La milice à majorité kurde soutenue par les Etats-Unis en Syrie a annoncé mardi la création d’un « conseil civil » qui aura pour mission de gérer de Raqqa, une fois le groupe wahhabite terroriste aura été chassé de cette ville septentrionale.
« Le conseil civil de Raqqa se chargera de gérer Raqqa et sa province après la libération », selon un communiqué des Forces démocratiques syriennes (FDS) obtenu par l’AFP.
La création de cette entité a été annoncée lors d’une réunion à Aïn Issa, localité à plus de 50 km au nord de Raqqa, principal fief de l’EI en Syrie et objectif ultime d’une offensive des FDS lancée en novembre avec l’appui des Etats-Unis.
« Le conseil est constitué de personnes originaires de la province de Raqqa. (Les FDS) lui confieront la gestion de la ville une fois l’EI chassé », a précisé à l’AFP la porte-parole de la campagne de Raqqa, Jihan Cheikh Ahmad.
Selon l’AFP, de nombreux chef tribaux et dignitaires issus de Raqqa ont participé à l’annonce de la création du comité.
« Les FDS vont entraîner des personnes originaires de Raqqa en coopération avec la coalition internationale (dirigée par Washington, ndlr) pour assurer la sécurité de la ville après sa libération », a indiqué de son côté à l’AFP Talal Sello, porte-parole des FDS.
Les FDS sont depuis samedi aux portes de Tabqa, une ville contrôlée par Daesh à 50 km à l’ouest de Raqqa. Il s’agit d’un des plus importants verrous sur la route vers la « capitale » de la milice wahhabite en Syrie.
Si les FDS sont les forces les plus proches de la ville, Raqqa attise les convoitises d’autres forces en présence en Syrie, indique l’AFP.
L’avancée des FDS, dominées par les Unités de protection du peuple kurde (YPG), suscite l’ire d’Ankara qui considère cette milice comme une « organisation terroriste ».
Il s’agit d’une pomme discorde entre les Turcs et leurs alliés américains au sein de l’Otan, Washington considérant que les FDS sont la force la plus efficace pour combattre l’EI en Syrie.
La présence des forces kurdes irrite également les rebelles syriens appartenant à l’ethnie arabe, Raqqa ayant été avant la guerre en Syrie une ville peuplée aux trois quarts d’Arabes sunnites, selon l’AFP.