La Turquie a affirmé jeudi qu’elle maintiendrait ses troupes en Irak en dépit des protestations de Bagdad, au moment où la tension entre les deux pays monte à l’approche d’une offensive destinée à libérer Mossoul, le bastion irakien du groupe takfiro-wahhabite Daesh.
« Peu importe ce que dit le gouvernement irakien, la présence turque sera maintenue pour combattre DaeSh et pour éviter une modification par la force de la composition démographique dans la région » de Mossoul, a déclaré le Premier ministre turc, Binali Yildirim.
Mossoul, la deuxième ville d’Irak, est tombée aux mains de Daesh en juin 2014. Mossoul, dont la population actuelle atteint près d’un million d’habitants selon l’ONU, était un territoire ottoman pendant quatre siècles avant d’être rattaché à l’Irak après la Première Guerre mondiale et la chute de l’empire ottoman.
Ankara estime avoir des droits historiques sur cette ville près de laquelle elle a installé une base à Bachiqa, au grand dam de Bagdad.
Les députés qualifient de force d’occupation les soldats turcs
Dans un communiqué, le ministère irakien des Affaires étrangères a annoncé avoir « demandé la convocation d’une réunion urgente du Conseil de sécurité (de l’ONU) pour discuter de la violation des territoires irakiens par la Turquie et de (son) interférence dans les affaires irakiennes ».
En début de semaine, les députés irakiens avaient appelé leur gouvernement à prendre des mesures de rétorsion contre Ankara après un vote du Parlement turc prolongeant le mandat qui autorise les troupes turques à intervenir en Irak et en Syrie, qualifiant de « force d’occupation » la présence militaire turque à Bachiqa.
L’Irak s’est aussi offusqué de déclarations du président turc Recep Tayyip Erdogan qui a estimé que la libération de Mossoul devait être menée uniquement par ceux qui ont des liens ethniques et religieux avec la ville, et non pas par les forces de mobilisation populaire (Hached Chaabi) ou rebelles kurdes du YPG, considérés par Ankara comme le prolongement du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).
Selon les médias turcs, quelque 2.000 soldats turcs sont déployés en Irak, dont 500 à Bachiqa où ils entraînent des volontaires irakiens, sous prétexte de reconquérir Mossoul.
Source: Agences