Des milliers de miliciens vont devoir à partir de ce lundi quitter des quartiers périphériques de Damas , pour la première fois depuis 2011.
« Des hommes armés et des membres de leurs familles ont commencé à quitter Barzé à bord de 40 bus en direction du nord de la Syrie, et cette opération se poursuivra pendant cinq jours », a affirmé la télévision d’Etat syrienne.
« Dans le même temps, la situation des personnes ayant choisi de rester sur place sera réglée », a-t-elle précisé.
La correspondante de la télévision libanaise al-Mayadeen a fait état d’une soixantaine de bus qui devraient transporter les miliciens et leurs familles vers le nord du pays et vers la province d’Idleb. Située au nord-ouest de la Syrie, cette région est tenue par une constellation de groupes terroristes, dont les plus importants sont le front al-Nosra qui est issu d’Al-Qaïda et Ahrar al-Cham qui a pendant longtemps été son allié indéfectible mais avec lequel il bataille de temps à autre.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), entre 1.400 et 1.500 combattants et leurs familles devraient quitter la capitale pour Idleb. Au total, ce sont 8.000 rebelles qui devraient être évacués en 5 jours.
L’accord sur l’évacuation de Barzé, un quartier qui comptait avant le début de la crise 48.000 habitants, a été conclu dimanche soir et des dizaines de personnes s’étaient rassemblées dès l’aube pour se préparer à partir.
Selon l’AFP, un photographe à Barzé a vu des rebelles portant leurs armes légères, ainsi que des enfants et des femmes portant des foulards clairs poussant des valises et portant des sacs en toile.
Une source au sein de la force pro-gouvernementale, les Forces de défense nationales (FDN) a affirmé à l’AFP que les rebelles seront autorisés à partir avec « leurs armes personnelles ».
Et Qaboune pour bientôt
Des négociations sont également en cours pour l’évacuation de rebelles de Qaboune, un quartier
du nord-est de la capitale, devenu depuis plusieurs mois un véritable champ de bataille. Il devrait être finalisé bientôt.
Selon Média de guerre, dimanche a été un jour mémorial des soldats de l’armée gouvernementale dans ce quartier où ils ont traqué les miliciens du front al-Nosra, d’un immeuble à l’autre.
Ces derniers ont finalement réclamé une trêve afin de négocier leur départ.
Selon le journal pro gouvernemental al-Watan, le dossier de ces deux quartiers périphériques de Damas devraient se fermer une fois pour toute.
En même temps, les miliciens du front al-Nosra devraient ce lundi eux aussi quitter le camp de Yarmouk, au sud de Damas. En échange de leur évacuation , des ambulances du Croissant rouge syrien sont d’ores et déjà arrivés dans les deux localités de Fouaa et Kafraya pour sortir quatre malades avec 12 membres de leurs familles.
La majorité de Damas est sous contrôle du pouvoir à l’exception de six quartiers périphériques: Barzé, Qaboune, Jobar, Tadamoune, Techrine et Yarmouk.
En février, le géographe français expert de la Syrie, Fabrice Balanche, avait affirmé que « la rébellion a définitivement perdu Damas ».
« Les plus rationnels (parmi les rebelles) cherchent désormais à négocier avec le gouvernement syrien leur amnistie. Quant aux autres, ils n’ont d’autre espoir que d’être transférés vers Idleb », avait-il dit, rapporte l’AFP.
Sources: AFP, Al-Mayadeen