Des responsables yéménites entrés en opposition au président démissionnaire pro-saoudien Abd Rabbo Mansour Hadi ont annoncé jeudi la création d’une autorité parallèle appelée à administrer le sud du pays.
Soutenu par les Emirats arabes unies, l’ancien gouverneur d’Aden, Aidarous al-Zoubaidi, limogé fin avril par Hadi, a annoncé la mise en place d’un Conseil de transition du sud, placé sous sa présidence pour « diriger les provinces du sud et les représenter à l’intérieur et à l’extérieur » du pays.
Ce conseil est doté d’une présidence de 26 membres, dont les gouverneurs de cinq provinces du sud et deux ministres du cabinet de M. Hadi, a ajouté M. Zoubaidi dans un communiqué, cité par l’AFP.
Selon ce communiqué, le Conseil de transition s’engage à « poursuivre le partenariat avec la coalition (saoudo-US) dans le sud pour faire face à l’Iran », et à maintenir « le partenariat avec la communauté internationale dans la lutte antiterroriste ».
Al-Qaïda et le groupe takfiro-wahhabite Daesh restent actifs dans le sud et le sud-est du Yémen.Hadi et son gouvernement pro-saoudien n’ont pas encore réagi à cette initiative qui, estime-t-on dans les milieux politiques yéménites, affaiblit encore l’autorité du président démissionnaire, réfugié en Arabie saoudite après une courte installation à Aden, la grande ville du sud qu’il avait déclarée « capitale provisoire » du pays.
Zoubaidi avait été démis de ses fonctions par Hadi en même temps que le ministre d’Etat Hani ben Brik, une autre figure du Mouvement sudiste, un groupe séparatiste.
Ces limogeages avaient provoqué de vives réactions dans le sud du Yémen où des milliers de protestataires, sortis le 4 mai dans les rues d’Aden, ont ouvertement contesté l’autorité de M. Hadi. Ils ont appelé M. Zoubaidi à former une direction politique pour « représenter le sud », qui jusqu’au 1990 constituait un Etat indépendant.
Ce développement intervient alors que les forces militaires pro-Hadi, soutenues par une coalition militaire saoudo-US, peinent à venir à bout des forces yéménites (armée + Ansarullah), qui contrôlent la capitale Sanaa et de larges parties du territoire yéménite.
Source: Agences