La situation est très critique dans la province d’Idleb où sont retranchés des dizaines de milliers de miliciens toutes tendances confondues. Des takfiristes dans leur majeure partie.
Les prémisses d’une invasion turque se sont manifestées vendredi soir alors qu’il est question d’un attroupement militaire turc important du côté turc de la zone frontalière.
Et il semble qu’une importante bataille s’y prépare, surtout que la coalition Hayat Tahrir al-Cham laquelle compte dans ses rangs la branche d’Al-Qaïda en Syrie, front Fatah al-Cham, se prépare pour contrer toute avancée turque. Elle a envoyé des renforts à la frontière d’Idleb avec la Turquie, dont des armements lourds et un grand nombre de miliciens.
Selon le site d’information Ray al-Yaoum, Ankara s’est attelée ces derniers temps à former une nouvelle coalition armée, baptisée Premiere Légion, comportant 17 milices parmi celles qui œuvrent dans le nord syrien. En plus de celles incluses dans l’offensive turque Bouclier de l’Euphrate , en font partie Jaïsh al-Islam, milice soutenue par l’Arabie saoudite, Fastakim Kama Oumirt, Jaïsh Idleb, et autres.
Or, l’autre mouvement influent à Idleb, Ahrar al-Cham, pourtant connu pour être proche de la Turquie semble avoir des réserves sur cette intrusion turque. Il a lancé ces derniers jours une série d’attaques contre les sièges des milices faisant partie de la coalition turque.
La tension est telle que les imams des mosquées de cette province n’ont eu de mots dans leurs prêches de vendredi que pour Erdogan, le traitant de tous les mots. Sachant que toutes les mosquées d’Idleb sont contrôlées par le Nosra.
Selon l’OSDH, instance médiatique de l’opposition syrienne pro occidentale siégeant à Londres, le président turc y a été taxé de «débauché voulant exécuter un projet de colonisation contre la Syrie, afin de ressusciter le califat ottoman ». Et les prêcheurs en appellent à lui résister.
Selon Ray al-Yaoum, d’après les réactions des gens dans les mosquées, l’unanimité fait défaut à ces appels.
Alors que des manifestations ont eu lieu pour dénoncer l’accord des zones de désescalade conclu entre la Russie, l’Iran et la Turquie durant la rencontre d’Astane, une campagne a été lancée contre le chef du Hayat Tahrir al-Cham, Abou Mohammad al-Joulani, le traitant de « chaussure ».
De nouveau, plane le spectre de combats fratricides à Idleb.
Source: Divers