La Corée du Nord a affirmé lundi avoir testé avec succès un nouveau type de missile, un engin doté selon les experts d’une portée sans précédent, susceptible d’atteindre les bases américaines du Pacifique.
Il s’agit du deuxième tir par Pyongyang en 15 jours, et du premier depuis la prestation de serment mercredi du nouveau président sud-coréen Moon Jae-In.
Ce tir de dimanche a permis de lancer « un nouveau modèle de missile balistique stratégique de moyenne à longue distance, le Hwasong-12 », a affirmé lundi KCNA, l’agence de presse étatique nord-coréenne, en précisant que Kim Jong-Un, le leader de Pyongyang, avait « personnellement supervisé ce test ».
Ce tir avait pour but d’examiner « les caractéristiques » d’un nouveau type de missile, « capable de transporter une grande et puissante tête nucléaire », a précisé KCNA, selon qui le projectile aurait suivi sa trajectoire prévue, pour atteindre une altitude de 2.111 km, avant de retomber à 787 km, « précisément à l’endroit prévu ».
Le Japon et les Etats-Unis ont demandé dimanche une réunion d’urgence du Conseil de sécurité, et celle-ci pourrait avoir lieu mardi après-midi à New York, selon la représentation de l’Uruguay aux Nations unies, qui président le Conseil en mai.
« Il n’y a aucune excuse qui justifie les agissements de la Corée du Nord », a tonné dimanche soir sur Twitter l’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley: « (Le missile) est (tombé) près de la Russie. La Chine ne peut pas compter sur un dialogue. La menace est réelle », a-t-elle estimé.
Interrogée par la télévision ABC, Nikki Haley a également promis que les Etats-Unis allaient « continuer à serrer la vis » contre Pyongyang, évoquant d’éventuelles nouvelles « sanctions ».
Aucune menace pour la Russie
Cependant, le ministère russe de la Défense a expliqué dimanche que les systèmes russes de détection d’alerte aux missiles ont suivi pendant 23 minutes le trajet du missile nord-coréen, jusqu’à ce qu’il ne s’écrase en mer du Japon, à près de 500 km du territoire russe.
« Le missile suivait une trajectoire en direction opposée des frontières russes, et il en était considérablement éloigné », lit-on dans un communiqué diffusé par le ministère.
« Le tir ne présentait aucune menace pour la Russie », indique également le communiqué, tout en précisant que les systèmes russes de DCA sont en disponibilité opérationnelle.
‘Progrès important’
Cela laisse penser que ce missile pourrait avoir une portée de 4.500 kilomètres, observent des experts.
Pour Jeffrey Lewis, chercheur à l’Institut Middlebury des études internationales, basé en Californie, si on met de côté les tirs de fusée, l’engin lancé dimanche a été « le missile à la portée la plus longue jamais testé par la Corée du Nord ».
John Schilling, expert en armement de l’organisation « 38 North », un site qui dépend de l’université Johns Hopkins à Washington, estime de son côté que Pyongyang vient apparemment de tester un missile de portée intermédiaire qui pourrait « sûrement atteindre la base américaine de Guam », dans le Pacifique.
« Ce qui est plus important », a-t-il ajouté, c’est qu’il « pourrait constituer un progrès important sur la voie du développement d’un missile balistique intercontinental (ICBM) ».
Avec AFP + Sputnik
Source: Divers