Des députés allemands envisageaient de réaliser une visite sur la base aérienne turque d’Incirlik où sont stationnés des soldats de la Bundeswehr. En vain. Au dernier moment, la Turquie ne les a pas autorisés à y rentrer, l’Allemagne envisageant en riposte de retirer ses militaires de cette base.
Depuis de longues semaines, les responsables du département de défense du Bundestag préparaient une visite sur la base aérienne turque d’Incirlik, visite prévue pour le 16 mai. Mais coup de théâtre, Ankara a annoncé samedi dernier au ministère allemand des Affaires étrangères son refus de les laisser pénétrer dans la base.
La cause d’une telle décision ? Selon la Turquie, l’Allemagne aurait octroyé l’asile politique à des officiers turcs, relate Deutsche Welle.
L’interdiction de la Turquie a provoqué l’indignation de Berlin. Martin Schaefer, porte-parole officiel du ministère allemand des Affaires étrangères, a déclaré que pour le gouvernement allemand il était « évident que les soldats de la Bundeswehr, des soldats allemands en mission à l’étranger (…) pouvaient accueillir des députés du Bundestag ».
Il a également ajouté que le chef de la diplomatie allemande Sigmar Gabriel allait discuter de cette décision turque avec ses partenaires au sein de la coalition antiterroriste dirigée par les États-Unis.
« Bien entendu, Gabriel posera des questions à nos partenaires au sein de la coalition antiterroriste. Comment pourra-t-on atteindre le but que nous partageons avec la Turquie, notamment lutter efficacement contre le Daech, si entre les partenaires il n’est pas possible de se mettre d’accord à l’égard de telles visites », a déclaré Martin Schaefer.
Wolfgang Hellmich, chef du département de la défense du Bundestag, a à son tour appelé à retirer les unités de Bundeswehr stationnées en Turquie du pays, relate Focus.
Si Berlin joint l’acte à la parole, cela marquera le début du nouveau cycle de la confrontation dans les relations entre l’Allemagne et la Turquie.
L’Allemagne avait déjà rencontré des problèmes en lien avec cette base aérienne à l’automne 2016, lorsqu’Ankara avait refusé d’y laisser entrer les parlementaires allemands suite à l’adoption d’une résolution sur le génocide arménien dans l’Empire Ottoman par le Bundestag.
De tels incidents poussent Berlin à chercher une alternative à la base aérienne d’Incirlik. Ainsi, selon certaines informations, l’Allemagne pourrait utiliser des bases militaires en Jordanie, au Koweït et à Chypre.
Source: Sputnik