La vie d’un espion israélien infiltré au sein des terroristes du groupe takfiro-wahhabite Daesh (EI) serait en danger suite aux révélations d’informations classées faites par le président Donald Trump à des responsables russes, ont indiqué mardi des responsables américains à la chaine ABC News.
L’agent israélien aurait fourni des renseignements concernant un complot de Daesh visant à faire exploser un avion de ligne en route vers les États-Unis à l’aide d’un engin explosif dissimulé dans un ordinateur portable.
Une information israélienne partagée avec les Etats-Unis et qui n’avait pas à être divulguée à Moscou, selon deux officiers des renseignements israéliens cités par le site BuzzFeed.
C’est par ailleurs suite à ces révélations que les Etats-Unis ont décidé d’élargir à l’Europe et au Moyen Orient leur interdiction d’ordinateurs portables et de tablettes en cabine.
Interrogé sur cette affaire, le porte-parole de la Maison Blanche n’a pas souhaité faire de commentaires indiquant seulement que les Etats-Unis « apprécient la relation forte avec Israël en ce qui concerne le partage du renseignement ».
Suite à ce scandale, la prochaine visite de Trump en « Israël », prévue le 22 mai, pourrait être annulée, a rapporté le correspondant politique israélien du Jerusalem Post, Lahav Harkov, indique la chaine de télévision israélienne i24.
De son côté, le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, ainsi que le ministère des Affaires étrangères ont refusé de commenter l’affaire.
Un coup aux relations entre « Israël » et les USA ?
Selon le quotidien américain New York Times, l’allié hébreu des Etats-Unis n’avait pas autorisé Washington à partager ces informations avec Moscou, ce qui pourrait porter un coup aux relations entre les deux pays dans le domaine du renseignement, basé sur la confiance et le principe du respect de discrétion.
« Israël » a fourni ces informations aux Etats-Unis dans le cadre d’un strict accord de renseignement et ne voulait pas qu’elles soient partagées avec un autre pays, avançaient mardi plusieurs médias américains, en citant des responsables anonymes.
Ces informations sont si sensibles qu’elles n’ont même pas été partagées au sein de l’alliance des « Five Eyes » (Etats-Unis, Royaume-Uni, Australie, Canada et Nouvelle-Zélande), selon le Wall Street Journal, indique l’AFP.
Trump ne connaissait pas les méthodes
Dépêché pour la seconde fois en deux jours devant la presse, le conseiller à la Sécurité nationale de Donald Trump, le général H.R. McMaster, a défendu les propos échangés avec M. Lavrov la semaine dernière, affirmant qu' »en aucun cas » la conversation du président américain n’avait pu porter atteinte à « la sécurité nationale ».
Face au tollé provoqué par ces informations de presse accusant Donald Trump d’avoir pu compromettre une source, le général a encore martelé que « ce dont le président a parlé était approprié dans le cadre de cette conversation ».
Puis il a conclu en indiquant que Donald Trump n’avait de toutes façons « pas été informé sur la source ou la méthode (d’obtention, NDLR) de cette information ».
A cet égard, trois responsables de l’administration Trump ont confié au New York Times que le président américain, indifférent aux briefings de ses services, n’avait pas de connaissance suffisamment fine du travail de renseignement pour en livrer des sources ou des méthodes.
Selon le Washington Post, M. Trump a, lors d’une rencontre récente et inhabituelle dans le Bureau ovale avec Sergueï Lavrov et l’ambassadeur de Russie aux Etats-Unis Sergueï Kisliak, évoqué des informations ultra sensibles concernant les préparatifs d’une opération du groupe Daesh.
Relations exécrables
Comme la veille, H.R. McMaster, qui a assisté à la fameuse rencontre, n’a pas explicitement démenti que des informations secrètes aient été partagées avec les responsable russes.
Donald Trump lui-même s’est lui-même défendu sur Twitter, de son « droit » à partager des informations concernant « le terrorisme et la sécurité aérienne ».
Il a expliqué l’avoir fait « pour des raisons humanitaires » et vouloir « en plus que la Russie renforce nettement sa lutte contre Daesh et le terrorisme ».
Il a plus tard souligné devant la presse que la rencontre avec Sergueï Lavrov avait été « très fructueuse ». « Nous voulons être aussi nombreux que possible à lutter contre le terrorisme », a-t-il ajouté en recevant le président turc Recep Tayyip Erdogan.
Il avait tenté à l’aube de contre-attaquer en dénonçant dans un tweet « les fuites » venant selon lui du monde du renseignement. Trump entretient des relations exécrables avec ses services de renseignement.
Source: Divers