L’analyste arabe, Abdel Bari Atwan, a publié un article dans le journal Raï al-Youm dans lequel il affirme que « l’Arabie a payé le prix fort pour pouvoir être la première destination de Donald Trump. Cela correspond à un contrat d’achat d’armements d’une valeur de 300 milliards de dollars. Mais ces armes seront utilisées où ? Et comment cet achat sera financé ? Ce sont là, des questions taboues ».
« L’Amérique est sur le point de compléter l’ensemble des contrats de vente d’armes à l’Arabie pour une valeur de 100 milliards de dollars. Il est possible que dans les dix années à venir, les ventes montent même à 300 milliards de dollars pour renforcer les capacités de défense de l’Arabie. Même s’il faut le dire, l’Amérique reste attentive à la suprématie militaire d’Israël. », rapporte l’agence de presse Reuters en citant une haute autorité américaine.
« Le choix de Riyad en tant que première destination n’est fondé ni sur la place politico-religieuse de Riyad ni sur un éventuel leadership de l’Arabie saoudite dans le monde musulman, mais seulement parce que Riyad est en mesure d’en payer le prix !
Le contrat qui vient d’être scellé entre l’Arabie et l’Amérique ne comprend pas des avions nouveaux et sophistiqués F35, ni des contrats relatifs aux modes de fonctionnement des armements, encore moins des contrats relatifs à des plateformes maritimes ou à des systèmes de défense antimissiles comme le dispositif Patriot. Et c’est pour cette raison que la haute autorité américaine qui a diffusé l’information a insisté sur le fait que le contrat ne portait nullement atteinte à la suprématie militaire d’Israël.
Les capacités militaires saoudiennes ne sont pas destinées à mettre fin à l’occupation d’AlQuds (Jérusalem occupée); elles ne sont destinées qu’à une guerre éventuelle contre l’Iran. Le fait que je parle de guerre éventuelle résulte du fait que Trump se sert du « danger Iran » comme d’un moyen pour dilapider un peu plus les Saoudiens « , explique Atwan.
« Trump qui est un homme d’affaires a en fait exigé en retour de son soutien, une récompense financière de la part du pays du golfe. Il ne pourrait envisager qu’un tel soutien se fasse gratuitement.
La vente de 5 % des parts de la société Aramco ne répond même pas à ¼ des engagements pris par Riyad auprès de Washington et il est utile de rappeler que le déficit budgétaire de cette année de l’Arabie a été estimé à près de 84 milliards de dollars.
Mais que vont devenir les projets d’infrastructure saoudiens, le bien-être des citoyens, les subventions accordées pour l’achat des biens et des services ? Il s’agit là de sujets qui sont interdits de proposition par les économistes et les experts saoudiens.
En fait, en raison de la réduction des réserves financières qui résulte des frais militaires et de la guerre engagée en Syrie et au Yémen, et aux grands de ce monde qui font désormais la queue, les yeux rivés sur l’argent saoudien, les dirigeants saoudiens n’ont plus désormais que deux choix : 1) faire des emprunts aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, avec émission d’obligations de la part du Trésor saoudien,
2) solder les biens et vendre les sociétés publiques dans le cadre d’une politique de privatisation « , a-t-il conclu.
Source: Avec PressTV