Le pétrole demeure l’enjeu géostratégique de l’instabilité du Sud Soudan. Et la cause principale du misérabilisme ambiant qui sévit dans ce pays. La partition du Soudan suite à la proclamation de l’indépendance du Sud Soudan le 9 juillet 2011, a remis en cause l’intangibilité des frontières héritées de la décolonisation.
La préoccupation est plus que jamais de cerner les enjeux de cette transformation qui, du reste, n’a pas réussi à surmonter le défi de la paix et l’envol économique du plus vaste pays d’Afrique aujourd’hui morcelé. Le génocide est un processus, et les risques encourus aujourd’hui, existent au Soudan du Sud. Tout le monde doit en prendre conscience.
Les tensions entre les deux États soudanais à cause des revenus pétroliers, semblent de plus en plus les éloigner de la voie pacifique, au grand dam de la population qui en souffre. L’équation du pétrole est l’élément déclencheur dans le contexte d’un conflit très complexe et ancien. Des tensions confessionnelles ont toujours servi de toile de fond depuis la décolonisation, entre le Nord, majoritairement musulman, et le Sud, dont la population est chrétienne ou animiste. Deux guerres civiles plus tard (1955-1972 et 1983-2005), le processus de paix aboutira, en juillet 2011, à l’indépendance du Soudan du Sud, sous les auspices bienveillants des États-Unis et d’Israël.
Ce sont bien les hommes, et non les seuls aléas climatiques, qui provoquent la famine au Sud Soudan. Le 20 février dernier, la famine a été déclarée par l’ONU dans le pays où 80 000 Sud-Soudanais sont affectés.
Le Soudan est aujourd’hui défiguré par l’un des conflits les plus atroces au monde. Le pays se vide : 1,5 million de personnes ont quitté le Soudan du Sud, dont la moitié vers l’Ouganda voisin, au sud. Des milliers de femmes et d’enfants traversent la frontière chaque jour. Ceux qui restent sont la plupart du temps sans aucune ressource.
Par William Moussinga
Source: Afrik-inform