La localité bahreïnie d’Al-Diraz, à l’ouest de Manama, où se joue depuis quelque temps une partie importante de l’actualité moyen-orientale, s’est transformée en une véritable base militaire.
Investi de toute part, cette localité renferme en son sein le dignitaire religieux des musulmans chiites de Bahreïn qui est condamné à l’assignation à résidence, après l’embrasement d’une manifestation populaire en sa faveur et contre le régime, la semaine dernière.
Dans une interview avec la chaine panarabe Al-Mayadeen, un chef de l’opposition qui a requis l’anonymat a récusé tout entretien officiel avec cheikh Issa Qassem au sujet de son exil vers un autre pays.
Les activistes politiques et les citoyens interpelés par les forces du régime font l’objet des tortures les plus abominables qui soient, comme le viol, affirment des sources bahreïnies à Diraz.
Les véhicules de l’armée bahreïnie se sont positionnés dans deux axes, à l’extérieur et à l’intérieur d’Al-Diraz. L’étau se resserre autour du domicile du cheikh Issa Qassem. Des forces spéciales assurent 24 heures sur 24 la surveillance des lieux. Les six voies d’accès à la place d’al-Fida’ (Sacrifice) sont totalement coupées. Les patrouilles dans tout la localité et les perquisitions dans les habitations se poursuivent.
Quatre blindés se sont positionnés devant l’entrée du domicile du cheikh afin d’empêcher le moindre déplacement possible.
Le régime de Manama a prolongé le temps de la coupure d’Internet dans la région, allant de 13h00 à 01h00.
Ces mesures de répression s’imposent alors que les oulémas de Bahreïn avaient appelé la population à manifester en soutien aux familles des martyrs, tués le 23 mai dans une manifestation qui a dégénéré en heurts violents avec les forces de l’ordre.
Les corps des victimes n’ont toujours pas été remis à leurs familles, ce qui est devenu un enjeu emblématique pour le régime des Al Khalifa.
Les familles endeuillées ont publié un communiqué commun dans lequel on peut lire: « Nous condamnons les exactions contre la population qui vont à l’encontre de toute loi internationale et de toute valeur humaine. Nous voulons récupérer les corps de nos enfants martyrisés pour les enterrer selon nos mœurs et coutumes. »
La violation de ce droit est contraire à l’article 52, adoptée en 1975 par la Constitution de Bahreïn.
Source: Avec PressTV