Des enquêteurs du FBI américain aident le Qatar à déterminer l’origine d’un « piratage » présumé de son agence de presse officielle, qui a ravivé les tensions entre les monarchies du Golfe, a indiqué vendredi à l’AFP une source officielle.
« De l’aide a été demandée (par le Qatar) aux Américains et une équipe (du FBI) est à Doha depuis vendredi dernier, elle travaille avec le ministère de l’Intérieur », a précisé cette source proche de l’enquête.
Deux autres pays non identifiés collaborent également à cette investigation, dont les résultats seront rendus publics, peut-être dès la semaine prochaine.
Cette enquête a été lancée par les autorités qataris après qu’elles eurent affirmé la semaine dernière avoir été victime de « hackers » qui avaient publié sur le site internet de l’agence de presse officielle QNA de faux propos attribués à l’émir cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani.
Ces propos controversés rompaient avec le consensus régional sur plusieurs sujets sensibles, notamment l’Iran, vu comme un allié stratégique alors qu’il vient d’être accusé par l’Arabie saoudite d’être « le fer de lance du terrorisme ».
Ils contenaient aussi des commentaires négatifs sur les relations entre l’administration du président américain Donald Trump et le Qatar, pourtant un proche allié des Etats-Unis.
Les prétendus propos de l’émir du Qatar étaient survenus deux jours après la rencontre à Ryad entre cheikh Tamim et M. Trump à l’occasion du premier déplacement à l’étranger de ce dernier.
Le riche émirat gazier du Golfe a inscrit cette « cyberattaque honteuse » dans le cadre d’une « campagne médiatique hostile à l’Etat du Qatar », menée « notamment aux Etats-Unis ».
Cette version des faits n’est pas crue par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, les deux piliers du Conseil de coopération du Golfe (CCG), dont fait partie le Qatar.
Selon des analystes, l’affaire dépasse le cadre d’une simple cyberattaque et met une nouvelle fois le Qatar, souvent soupçonné par ses voisins du Golfe de jouer en solo et d’avoir des ambitions diplomatiques démesurées, en opposition directe avec ses rivaux arabes.
La dernière crise ouverte remonte à 2014 lorsque des pays membres du CCG avaient rappelé leur ambassadeur à Doha pour protester contre le soutien présumé du Qatar aux Frères musulmans.
Source: AFP