Un groupe de hackers baptisé, Globaleaks, a piraté l’email de l’ambassadeur émirati à Washington, Youssef al-Outeiba. Les messages piratés seront divulgués ce samedi, ont affirmé les hackers, cités par la chaine AlMayadeen.
Selon le quotidien américain, Daily Beast, ces messages dévoilent comment un petit pays riche dépense des millions de dollars pour porter atteinte aux alliés des Etats-Unis et pour changer les politiques.
Pour sa part, le compte Twitter du ministre bahreïni des Affaires étrangères a été piraté samedi, dix jours après que l’émirat voisin du Qatar a affirmé que son agence de presse officielle avait été victime d’une cyberattaque.
Des photos de corps ensanglantés et de mosquées démolies ainsi qu’un dessin d’enfant sur la guerre sont apparus sur le compte de cheikh Khaled ben Ahmed al-Khalifa, membre de la dynastie qui règne sur ce petit royaume du Golfe, allié à l’Arabie saoudite.
Ces images étaient légendées: « Ce que les médias des pétro-dollars ne vous montrent pas », en référence aux chaînes de télévision satellitaires financées par les riches Etats voisins, Arabie saoudite, Qatar et Emirats arabes unis.
Le ministère bahreïni des Affaires étrangères a confirmé le piratage, l’imputant au « parti terroriste », sans plus de précisions.
Ce piratage intervient deux jours après la dissolution par la justice bahreïnie d’un mouvement de l’opposition laïque –le Waad– accusé de soutenir le « terrorisme » et de justifier des « actes de violence ».
Fin mai, cinq jeunes avaient été tuées, des dizaines blessées et des centaines arrêtées lorsque la police bahreïnie avait dispersé par la force un sit-in pacifique qui durait depuis près d’un an devant la résidence du chef spirituel de la majorité musulmane chiite, cheikh Issa Qassem.
Bahreïn est secoué par des manifestations sporadiques depuis la répression en 2011 d’un mouvement de contestation en faveur d’une monarchie constitutionnelle.
Le petit royaume, allié de grands pays occidentaux, fait l’objet de critiques croissantes de la part d’organisations de défense des droits de l’Homme pour la politique qu’il mène contre toute forme d’opposition.
Au Qatar, les autorités enquêtent sur une cyberattaque dont elles disent avoir été victimes fin mai quand leur agence de presse officielle (QNA) a mis en ligne des déclarations présentées comme fausses de l’émir cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani.
Ces propos controversés rompaient avec le consensus régional sur plusieurs sujets sensibles, notamment l’Iran, et ont ravivé les tensions entre le Qatar et les autres monarchies du Golfe, qui soupçonnent souvent le petit émirat d’avoir des ambitions diplomatiques démesurées.
Source: Divers