Le Kremlin a rejeté mercredi les accusations américaines d’un piratage par des hackers russes de l’agence de presse du Qatar, la présidence russe indiquant en « avoir marre » de réagir à des attaques qui ne s’appuient sur « aucune preuve ».
« On en a marre de réagir à des banalités étayées par aucune preuve. Ce genre d’accusations discrédite de fait ceux qui les lancent », a déclaré Andreï Kroutskikh, le conseiller de Vladimir Poutine pour la cybersécurité cité par l’agence Interfax.
« Malheureusement, ils (les Américains) n’inventent rien de nouveau et c’est pourquoi, quoi qu’il arrive, ils parlent de hackers. C’est toujours la même rengaine, il y a, comme à chaque fois, zéro preuve et les conclusions sont tirées avant même que l’enquête soit menée », a ajouté M. Kroutskikh.
Les autorités du Qatar avaient affirmé avoir été victimes de « hackers » qui avaient publié sur le site internet de l’agence de presse de faux propos attribués à l’émir cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani.
Selon CNN qui cite comme source des enquêteurs américains, des pirates russes sont à l’origine d’une attaque informatique fin mai contre l’agence de presse officielle du Qatar.
Le but de la Russie avec ce piratage était de provoquer des divisions entre les Etats-Unis et leurs alliés, selon ces enquêteurs qui aident le Qatar à déterminer l’origine de ce « piratage » présumé de l’agence de presse QNA.
La Russie fait l’objet d’accusations effrénées, le plus souvent lancées sans preuve à l’appui, d’intervenir via ses hackers russes dans des échéances électorales américaine et européenne. Selon l’agence russe Sputnik, ces accusations ont émané des membres du Parti démocrate des États-Unis, qui a perdu l’élection présidentielle américaine, et par les opposants les plus acharnés du Brexit.
Lors de la réunion plénière du Forum économique international de Saint-Pétersbourg 2017 (SPIEF), le Président russe Vladimir Poutine a souligné que les affirmations de ce genre affectent les relations internationales et l’économie, ainsi que la sécurité et la lutte contre le terrorisme.
L’Arabie saoudite et cinq de ses alliés, dont l’Egypte, ont rompu lundi leurs relations avec le Qatar, accusé de soutenir le « terrorisme », provoquant une crise diplomatique majeure au Moyen-Orient. Sachant que l’Arabie saoudite aussi est suspectée de soutenir les groupes terroristes, en Irak et en Syrie en particulier. Ainsi qu’en Iran.
Mardi, le président américain Donald Trump a apporté un soutien tacite à l’isolement du Qatar par les pays de la région, suggérant que le petit Etat du Golfe finançait des groupes extrémistes. Il semble que c’est surtout le mouvement de résistance palestinien Hamas qui est visé par cette campagne contre le Qatar qui héberge le chef de son bureau politique depuis qu’il a quitté Damas, sur fond de la crise syrienne.
Sources: AFP, Sputnik, al-Manar