Les autorités vénézuéliennes ont annoncé mercredi que la Procureure générale du pays, Luisa Ortega, en rupture de ban avec le chavisme, comparaitrait la semaine prochaine en justice, tandis que le régime assure avoir été victime la veille d’une tentative de coup d’Etat.
Le Tribunal suprême de la justice (TSJ, Cour suprême) « a fixé l’audience orale et publique au 4 juillet » qui devra statuer si la procureure générale peut être traduite en justice. Il a assorti sa décision d’une interdiction de sortie du territoire ainsi que du gel de ses comptes et avoirs, selon un communiqué du tribunal.
Entre-temps, le président Maduro, qui dénonce régulièrement l’existence d’un complot pour le renverser, a affirmé qu’un hélicoptère avait lancé mardi quatre grenades contre le bâtiment de la Cour suprême et tiré quinze coups de feu contre le ministère de l’Intérieur.
Les vidéos et photos diffusées sur les réseaux sociaux montrent un hélicoptère de la police scientifique en train de survoler Caracas, puis on entend au loin des détonations.
Dénonçant le « silence » de la communauté internationale sur cette attaque présumée, le chef de la diplomatie, Samuel Moncada, a ordonné aux ambassadeurs du Venezuela d’informer « tous les ministères des Affaires étrangères du monde » de cette « attaque terroriste ».
« Ils protègent les auteurs de ce fait avec leur complicité et leur ignorance feinte », a-t-il déclaré dans une conférence de presse, questionnant le rôle des Etats-Unis, du Mexique et de l’Union européenne, tout en remerciant la Bolivie, Cuba, l’Equateur et la Turquie pour avoir exprimé leur solidarité.
L’auteur toujours recherché
L’auteur de cette attaque inédite, qui n’a pas fait de victimes, a un profil atypique: Oscar Pérez, inspecteur aéronautique de la police scientifique âgé de 36 ans, mais aussi acteur d’un film d’action de 2015, « Mort suspendue ».
Dans une vidéo publiée sur internet, Oscar Pérez, visage découvert et accompagné de quatre hommes masqués et pour certains armés, appelle le chef de l’Etat à « démissionne(r) immédiatement » pour permettre la tenue d’élections générales. Il était toujours activement recherché.
Nicolas Maduro avait averti mardi que si le Venezuela « plongeait dans le chaos et la violence, nous irions au combat ».
« Ce qui n’aura pas pu se faire par les votes, nous le ferons avec les armes », avait-il déclaré, rapporte l’AFP.
Source: Agences