Les allégations américaines selon lesquelles le gouvernement syrien est en train de préparer une nouvelle attaque à l’arme chimique inquiètent sérieusement les responsables russes. D’autant qu’ils ont précédé l’arrivée dans le port de Haïfa en Palestine occupée de l’un des plus grands porte-avions américain, Georges Bush.
Des falsifications dangereuses
Ce samedi, l’ambassadeur russe au Liban a accusé les USA de falsification des faits qui pourrait mener à une situation dangereuse dans la région.
« La répétition de la falsification des faits par les États-Unis est inacceptable, et les récentes déclarations de la Maison-Blanche concernant des possibles attaques chimiques démontrent que des actions dangereuses pourraient être préparées en Syrie », a déclaré l’ambassadeur russe au Liban, Alexandre Zasypkine.
«Ces derniers temps, une escalade dangereuse sur la question des armes chimiques a eu lieu à travers de nouvelles menaces, et cela signifie que quelque chose de dangereux pourrait être en train de se préparer», a déclaré M. Zasypkine.
Et de poursuivre : «Il y a des cas de falsification des faits réalisés par les États-Unis ces dernières années, comme en Irak, qui ont conduit à la tragédie et à la souffrance des populations. Nous ne permettrons pas la répétition de telles choses et feront face à ces menaces», a indiqué le diplomate russe.
L’ambassadeur a exhorté les États-Unis à rejoindre les tractations pour la paix dans le conflit syrien et à coopérer avec le gouvernement syrien.
La base de Chaayrate en danger?
Même son de cloche de la part d’Alexandre Goussev, directeur de l’Institut de planification stratégique, qui a exposé son point de vue sur le déploiement d’avions et de navires de guerre américains dans le port de Haïfa, en Palestine occupée.
« Le déploiement par les États-Unis d’avions et de navires non loin de la base syrienne de Chaayrate pourrait signifier que les autorités américaines se préparent à commettre un nouvel acte de provocation », a fait savoir à Sputnik M. Goussev.
«Faites confiance, mais vérifiez! Pourtant, à mon avis, il est nécessaire de bien suivre les informations relayées par CNN. Il y a maintenant une flotte conséquente de la marine américaine déployée dans la mer Méditerranée: le porte-avions USS George H.W.Bush, deux patrouilleurs, deux croiseurs, et leurs [missiles de croisière, ndlr] Tomahawk qui cibleraient la base aérienne de Chaayrate», située au sud-ouest de la province de Homs, a indiqué l’interlocuteur de Sputnik.
Ce porte-avions est arrivé ce samedi dans le port israélien de Haïfa en Palestine occupée.
Et de préciser que cette situation lui rappelle le 7 avril dernier, quand les États-Unis ont tiré 59 missiles contre la base aérienne de Chaayrate, utilisée par l’aviation gouvernementale syrienne, en réponse à l’attaque chimique présumée de Khan Cheikhoune du 4 avril attribuée sans preuve au gouvernement syrien.
«Je pense que même pour les Américains, il est clair que Bachar el-Assad n’a pas utilisé d’armes chimiques. Bien évidemment, c’était une provocation. La même chose pourrait désormais se reproduire», a ajouté M.Gousev.
Il a souligné qu’actuellement, les Américains pourraient prendre des mesures sans précédent, à savoir frapper avec des missiles BGM-109 Tomahawk la base de Chaayrate, ce qui «entrainerait une grave escalade du conflit en Syrie».
Selon les informations diffusées par la chaîne américaine CNN, le gouvernement américain a déployé des navires et des avions non loin de la base syrienne de Chaayrate, dans la province de Homs et la surveillent 24 heures sur 24. Pourtant, selon le même média, il n’y a aucune activité suspecte sur la base.
Attaque chimique en fabrication
Or, pour le ministère russe de la Défense, c’est plutôt le sud syrien et plus précisément la province de Deraa qui pourrait être victime de la provocation américaine. Il a dit avoir des informations selon lesquelle des préparations sont en cours pour fabriquer une attaque chimique dans les régions d’Ankhel, Jassem et de Nawa , afin de justifier une attaque contre les forces gouvernementales dans cette zone où les milices peinent à changer la donne. De plus, le port de Haïfa où a accosté le porte-avions américain se trouve pas loin de cette zone.
Ce samedi après midi, les sites de l’opposition syrienne sur les réseaux sociaux ont disséminé des rumeurs qui accusent l’armée syrienne d’avoir utilisé le gaz de chlore dans la région de Aïn Terma, dans la Ghouta orientale, où l’armée syrienne réalise une progression, sur fond de combats violents. L’armée syrienne a tout de suite démenti ces rumeurs, estimant qu’il s’agit de tentatives désespérées de la part des milices pour pallier à leur pertes sur le terrain