Nouveau chamboulement de la politique américaine en Syrie ? Ou énième manœuvre aux visées louches ?
L’administration Trump a laissé fuiter à la presse qu’elle serait prête à laisser au pouvoir le Président syrien, Bachar el-Assad, en vue de régler la crise syrienne.
Depuis l’avènement du président républicain, ce n’est pas la première fois qu’une telle proposition est véhiculée dans les médias. Et ce ne sera pas surprenant qu’elle soit rejetée ou démentie.
La dernière fois, l’éventualité d’une ouverture américaine à l’encontre du président syrien, pourtant mise en avant par la sénatrice Tulsi Gabbard, avait été tout de suite suivie par les accusations d’attaque chimique contre Khan Cheïkhoune et du bombardement de la base militaire syrienne d’al-Chaayrate.
Cette fois-ci, c’est le site d’actualités The Daily Beast qui a rapporté ce vendredi cette ancienne-nouvelle position de Washington, citant une source anonyme. Ce qui équivaut à dire il ne s’agit pas d’une position formelle.
Autre chose que la Maison-Blanche pourrait admettre est de donner son feu vert à la présence de la police militaire russe en Syrie et à la création de zones de sécurité dans le pays, activement promulguée par Moscou. La région sur laquelle porte des discussions est la province d’Alep dont la majeure partie a été libérée des rebelles et de la milice wahhabite Daech par l’armée syrienne et ses alliés.
D’après le Daily Beast, des négociations portant sur une transition éventuelle vers une telle stratégie de règlement consensuel se déroulent entre Moscou et Washington depuis quelques mois. Une esquisse pourrait être présentée lors de la rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine, qui aura lieu le 7 juillet.
Cette prise de position semble répondre à la dernière rencontre d’Astana au cours de laquelle les différends se sont portées sur les frontières et les régions comprises dans les zones de désescalade et sur les forces qui devraient y être stationnées.
Le gouvernement syrien ayant refusé toute ingérence militaire turque dans les zones du nord.
Alors que Damas et Téhéran ont rejeté aussi que la zone de désescalade du sud syrien comprenne les deux provinces de Quneitra et de Souweïda, frontalières avec le Golan occupé par Israël et voudraient qu’elle se limite à la province de Deraa, limitrophe de la Jordanie. Question de ne pas laisser le champ libre à l’entité sioniste.
Comme prévu, et le rapporte le site américain, les Etats-Unis ne comptent pas restituer à l’État syrien les zones nettoyées de Daech par les milices qui lui sont alliés. Est surtout concerné le nord syrien où les milices à majorité kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) occupent une partie de la province nord d’Alep, la région de Hassaké et la majeure partie de la province de Raqqa.
Cette prise de position américaine encore informelle intervient alors que sur le terrain, les milices pro américaines essuient des revers.
Au nord, selon l’OSDH ce vendredi, les FDS peinent à avancer dans la ville de Raqqa, où une violente résistance de la part de Daech les harcèle.
Dans le sud, après avoir installé une base dans la région al-Tanf, située entre l’Irak et la Syrie et non loin de la Jordanie, les tentatives menées par les milices soutenues par Washington et Amman pour s’emparer de certaines zones loyalistes de Deraa ces dernières semaines se sont soldées par un échec. Même revers dans la ville loyaliste al-Baath, dans la province de Souweïda.
De même, les velléités de Washington non avouées et visant à s’emparer des zones est de la Syrie, limitrophes avec l’Irak, semblent jusqu’à présent trébucher.
Un contexte qui empêche les Etats-Unis de faire des concessions, pour la simple raison qu’ils ne détiennent pas ce qu’il compte concéder.
Source: Divers