Israël s’oppose à ce que les troupes russes contrôlent la zone de désescalade prochainement créée au sud de la Syrie et veut que cette mission soit remplie par les États-Unis, annonce le journal Haaretz, rapporte l’agence russe Sputnik.
Selon le quotidien, dans l’ensemble, les Israéliens ont reçu positivement l’idée de créer une zone de désescalade aux frontières de la Syrie, de la Jordanie et d’Israël permettant de mettre un terme aux combats près de ses frontières et de ne pas permettre aux forces iraniennes, au mouvement Hezbollah et aux groupes chiites de faire leur entrée dans la région.
«Une des principales préoccupations israéliennes sera de savoir comment serait assuré le régime de cessez-le-feu près des frontières d’Israël et de la Jordanie et qui en serait le responsable […]. La Russie a proposé que ce travail dans le sud de la Syrie soit effectué par son armée. Israël s’y oppose catégoriquement» écrit le journal se référant à un fonctionnaire haut placé.
«Israël préférerait que le cessez-le-feu dans le sud de la Syrie soit assuré par les troupes américaines. L’administration du Président américain examine cette idée, mais la décision n’a pas encore été prise», poursuit le journal.
Selon le Haaretz, primo, Israël ne veut aucunement être impliqué dans les opérations de maintien de la paix. Secundo, il veut que les négociations sur la création de la zone de sécurité se déroulent hors du cadre des négociations d’Astana auxquelles participent l’Iran et la Turquie. Tertio, Israël insiste sur l’absence de forces pro-iraniennes dans la zone.
Une participation des USA et de la Jordanie
Pour la Turquie, les États-Unis et la Jordanie, qui avaient participé aux travaux de la 5eme session des pourparlers sur la Syrie en qualité d’observateurs, devraient rejoindre les négociations à plein format.
«Le problème de la Jordanie est qu’elle est incapable de mener sa propre politique concernant la Syrie. Il est évident qu’Amman subit ces derniers temps une pression accrue de la part des États-Unis ainsi que d’autres pays occidentaux. Par exemple, l’Allemagne transfère dans ce pays ses troupes déployées à la base turque d’Incirlic. Dans ces conditions, il est difficile de s’attendre à une autonomie dans la politique étrangère jordanienne», a expliqué l’ex-président de la chancellerie du ministre turc des Affaires étrangères Oktay Aksoy dans une interview accordée à l’agence Sputnik.
Interrogé sur la position de Washington concernant la Syrie, il a répondu que la politique de l’actuelle administration de la Maison Blanche était difficile à définir.
«Dans les affaires internationales, Trump se conduit comme s’il dirigeait non plus un État, mais une structure commerciale. Aussi, est-il très difficile parfois de prédire le cap de la diplomatie américaine», a estimé l’expert turc.
«Si les États-Unis sont réellement intéressés à la sauvegarde de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale de la Syrie, ils doivent impérativement rejoindre les prochaines sessions de pourparlers à Astana pour contribuer, conjointement avec la Jordanie, à la création de la quatrième zone de désescalade dans la partie sud de la Syrie. Il ne fait aucun doute que ce scenario répond aux intérêts d’Amman. Aussi doit-il promouvoir plus énergiquement cette idée», a souligné l’ex-ambassadeur turc en Suède et en Finlande.
Lors de la rencontre d’Astana sur les zones de désescalade, Téhéran a rejeté une proposition faite par la Russie afin que la zone de désescalade du sud syrien inclut en plus de Deraa, les deux provinces de Quneitra et de Souweïda, lui préférant qu’elle comprenne seulement la première. Le but étant de ne pas laisser le champ libre aux Israéliens qui occupent la majeure parti du Golan syrien.
Selon Sputnik, la coopération dans le règlement de la crise en Syrie devrait faire partie des principaux sujets de l’entretien Poutine-Trump. Hier, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est entretenu par téléphone avec Vladimir Poutine pour évoquer la situation en Syrie, ont annoncé les deux parties.
Source: Divers