En visite à New-York pour participer à la conférence des Nations-Unies, le ministre iranien des Affaires étrangères , Mohammad Javad Zarif a abordé diverses questions liées au Moyen-Orient. Accusant les États-Unis d’être derrière la propagation de la violence et du chaos dans la région, il a menacé de se retirer de l’accord nucléaire si les États-Unis persistent à violer les conditions de l’accord nucléaire, selon le quotidien libanais alAkhbar.
Ces propos de M.Zarif sont intervenus à la veille de l’annonce par Washington d’imposer de nouvelles sanctions contre 18 personnes et groupes liés au programme balistique du Corps des gardiens de la révolution iranienne. Une annonce faite quelques heures après la décision de maintenir l’accord nucléaire international avec Téhéran.
Sauf que M.Zarif, lors de sa participation à une réunion avec Richard Hass, directeur du Conseil des relations extérieures aux États-Unis, a accusé Washington de provoquer des vagues d’extrémisme au Moyen-Orient, et ce depuis son intervention en Irak en 2003. Il a indiqué que » les USA ont ignoré tous les avertissements bienveillants, y compris ceux venant de l’Iran quand ils ont occupé l’Irak et y ont répandu le chaos ». Selon lui, « l’autre raison derrière cette violence et ce chaos c’est que les gouvernements arabes n’ont pas pris en considération les revendications de leurs peuples ».
M.Zarif a nié « tout contact entre lui et l’administration américaine actuelle, même au cours de sa visite à New York ». Il a souligné que « l’éxécution de l’accord nucléaire est respectée du côté de l’Iran contrairement aux Etats-Unis qui ne cessent de le violer. Pire, ils incitent d’autres parties à le violer sous prétexte que l’Iran viole les droits de l’Homme ».
Il a critiqué « l’attitude de la communauté internationale à l’égard du programme nucléaire de son pays », soulignant que « tous les Etats ont le droit d’utiliser la technologie nucléaire, à l’exception de l’Iran qui ne peut l’exercer que sous des conditions ».
A la tribune du Conseil des relations étrangères, M.Zarif s’est moqué des sanctions américaines, en particulier celles relatives aux droits de l’Homme. S’adressant à Richard Hass, il lui a demandé: » vous prétendez que l’Iran est soumis à des sanctions en raison de sa violation des Droits de l’Homme, tandis que vos alliés n’ont jamais connu d’élections, coupent la tête des gens et ne sont soumis à aucune sanction de quelque nature qu’elle soit ».
Le public a éclaté de rire.
Interrogé sur les tests balistiques et la possession de missiles capables de transporter des ogives nucléaires, qui auraient pu être utilisés dans le bombardement de Daech à Deir Ezzor, M.Zarif a répondu : « nous nous sommes entendus sur une terminologie concernant les missiles capables de transporter des ogives nucléaires. Or, nous ne possédons pas ce genre d’ogives nucléaires, et donc nous ne produisons pas des missiles pour transporter quelque chose que nous n’avons pas ».
Il a ajouté: »les missiles sont nos moyens de défense, nous n’achetons pas d’armes pour le montant de 110 milliards de dollars », en référence à l’accord d’armes conclu entre les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite.
Et de poursuivre: « les missiles qui transportent des ogives nucléaires ou ogives chimiques n’ont pas besoin de jouir d’une précision de cibles. L’ogive nucléaire, comme l’ogive chimique n’ont pas besoin d’être précise, mais l’ogive traditionnelle doit jouir d’une haute capacité de précision sinon comment pourra-t-elle être un moyen de dissuasion. Nous avons réussi à produire des missiles d’une grande précision parce que nous voulons éviter toute pertes civiles. Et c’est ce qui est arrivé à Deir Ezzor ».
Enfin, M.Zarif a déclaré que « l’Iran est un Etat qui dépense moins que tous les autres pays pour acheter des armes dans la région, il est prêt à engager un dialogue avec tous les pays pour réduire les dépenses militaires ».
Source: traduit du site al-Akhbar