Le 27 juillet, le président russe Vladimir Poutine, a signé une loi ratifiant un accord conclu en janvier dernier avec le gouvernement syrien et qui permettra à la Russie de conserver sa base aérienne en Syrie pendant près d’un demi-siècle.
Selon le site d’informations russe Rosbalt, la présence de la marine russe en Méditerranée et de son armée en Syrie déterminera le sort du président Bachar al-Assad.
L’accord russo-syrien précisait les conditions d’utilisation par la Russie de la base de Hmeimim située dans la ville portuaire de Lattaquié, à l’ouest de la Syrie. Selon ses termes, « l’aviation russe est autorisée à utiliser gratuitement cette base pour 49 ans avec une possibilité de prolongation de 25 ans ». Avant d’être promulgué par Poutine, ce texte avait été approuvé par les deux chambres du Parlement russe, rapporte The Independent.
L’accord prévoit donc la possibilité d’être reconduit automatiquement par périodes de 25 ans si l’une des parties ne prévient pas l’autre de sa volonté de mettre fin au contrat un an avant la date limite.
Les ressortissants russes, y compris les militaires, le personnel administratif et leurs familles, qui vivent dans la base de Hmeimim, bénéficient d’une immunité diplomatique. Ils ne peuvent donc être ni arrêtés ni détenus par l’autorité judiciaire syrienne.
Pour rappel, l’armée russe est présente en Syrie depuis le 30 septembre 2015 et dirige le Centre de coordination du cessez-le-feu.
Par ailleurs, l’accord sur la présence des avions russes dans l’aérodrome de Hmeimim n’a aucun rapport avec le déploiement des systèmes de défense antiaérienne S-300 en Syrie. La base de Hmeimim n’est pas la seule base russe. En janvier, Moscou et Damas ont signé un accord sur l’élargissement et la modernisation de la base navale dans la ville syrienne de Tartous où sont déployés des systèmes de défense antimissile S-300.
« Tartous est l’un des piliers de l’influence russe au Proche-Orient. Personne ne sait comment la situation évoluera dans la région, ni même en Russie. Nous devons non seulement être présents en mer Noire, qui pourrait à tout moment être coupée par les forces de l’OTAN, mais également en Méditerranée », expliquait Guevorg Mirzaïan, professeur agrégé au département de sciences politiques à l’Université des finances, interrogé par le site RBTH.
Encore récemment, la « base » de Tartous n’était qu’un ponton flottant réservé à la réparation des navires. Selon les conditions du nouvel accord, la Russie pourra y construire une base en bonne et due forme et déployer jusqu’à 11 navires dans la région, ce qui pourrait prendre deux à trois ans, selon les estimations.
La Russie n’est pas seulement présente en Syrie, mais aussi au Vietnam où elle a conservé l’ancienne base militaire de la baie de Cam Ranh, dans le sud du pays. Elle est destinée au ravitaillement des bombardiers stratégiques russes et abrite des sous-marins achetés par Hanoï à la Russie.
La Russie possède des bases en Arménie, au Tadjikistan, au Kirghizstan, en Biélorussie, en Géorgie et en Moldavie. La base russe érigée sur le territoire du Kazakhstan à l’époque soviétique, le cosmodrome de Baikonour, est en partie à l’abandon.
Le cas des États-Unis, qui possèdent le plus grand nombre de bases militaires dans le monde, est différent. À la fin de la Guerre froide, Washington a ordonné la fermeture de plusieurs d’entre elles. Au total, une centaine de bases aéromaritimes sont déployées à travers le monde.
En conclusion, le site Rosbalt signale que l’installation d’une nouvelle base russe en Syrie n’est pas une affaire inédite, mais qu’elle garantit la présence de la Russie dans ce pays pour une durée indéterminée. La Méditerranée est devenue pour Moscou une zone d’intérêt cruciale et un outil d’influence géopolitique au service de l’« Étranger proche ».
Source: Press TV