L’opération pour libérer la ville de Mossoul, dans le nord de l’Irak, du groupe takfiro-wahhabite Daesh a commencé, a annoncé lundi le Premier ministre irakien Haider al-Abadi à la télévision officielle. Alors que la Turquie insiste pour y participer, en dépit du refus de Bagdad.
« Le temps de la victoire est venu et les opérations pour libérer Mossoul ont commencé », a déclaré le chef du gouvernement dans une allocution télévisée, cité par l’AFP.
S’adressant aux habitants de la région de Mossoul, M. Abadi a lancé: « Je déclare aujourd’hui le début de ces opérations victorieuses pour vous libérer de la violence et du terrorisme de Daesh ».
Le Premier ministre, qui est aussi le commandant en chef des forces armées, était entouré par de hauts responsables militaires irakiens pendant qu’il lisait sa déclaration. Il n’a pas donné de précisions sur les opérations militaires lancées dans la nuit de dimanche à lundi.
Les forces du gouvernement irakien, assistées par diverses autres forces, resserrent depuis des mois leur dispositif autour de Mossoul, deuxième ville d’Irak et principal bastion de Daesh dans ce pays.
Elles ont récemment repris des positions clés près de Qayyarah, une ville située à environ 60 kilomètres au sud de Mossoul, préparant l’offensive finale.
Le Premier ministre a précisé dans son allocution que seules l’armée et la police irakiennes entreraient dans Mossoul, alors que de nombreuses autres forces sont déployées en vue de l’offensive pour reprendre la ville.
Avant le lancement de l’offensive qui vient de débuter, l’organisation paramilitaire (anti-américaine) Hached al-Chaabi, formée de volontaires irakiens a déclaré qu’elle avait l’intention de participer à cette opération pour reprendre Mossoul.
Des peshmergas kurdes ont également fait mouvement depuis l’est en direction de Mossoul. La coalition internationale menée par les Etats-Unis entend s’immiscer dans la reprise de Mossoul.
« Hors de question » pour la Turquie de rester en dehors de l’opération
Entre-temps, le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré qu’il était « hors de question » que la Turquie reste en dehors de l’opération lancée par Bagdad pour libérer Mossoul.
« Nous ferons partie de l’opération, nous serons à la table. Il est hors de question que nous restions en dehors », a déclaré M. Erdogan lors d’un discours télévisé.
Malgrè le refus de Bagdad, la Turquie insiste pour être associée à l’opération de la libération de Mossoul.
Les relations entre Ankara et Bagdad se sont crispées au cours des derniers jours, la Turquie semblant tenue à l’écart alors que les préparatifs pour l’offensive vers Mossoul battaient leur plein.
« Que personne n’attende de nous que nous partions de Bachiqa », a encore assuré M. Erdogan lundi.
Le gouvernement irakien est opposé à la présence de centaines de militaires turcs depuis décembre 2015 sur une base à Baachiqa, dans la région de Mossoul, sous prétexte d’entraîner des volontaires en vue d’une reconquête du bastion irakien de Daesh.
Dans une apparente tentative de faire baisser la tension, Ankara a dépêché lundi une délégation, menée par le sous-secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères Umit Yalçin, à Bagdad pour discuter de la présence militaire turque à Bachiqa et l’offensive de Mossoul, selon l’agence de presse progouvernementale Anadolu.
Vendredi, M. Erdogan avait menacé de recourir à un « plan B » si l’armée turque n’était pas associée à cette offensive, sans toutefois donner de précisions sur les mesures éventuellement envisagées.
Ankara est contre toute participation à cette offensive des combattants volontaires irakiens du Hached al-Chaabi ou des groupes armés kurdes affiliés à l’ennemi juré d’Ankara, le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).
Source: Agences