Fait étrange : le pilote américain qui a abattu un Su-22 syrien qui frappait le 18 juin dernier les terroristes de Daech, est intervenu dans la presse pour donner sa version des faits et fournir de nouveaux détails sur l’incident. Une intervention qui soulève des questions plus qu’elle ne fournit de réponse et suscite des doutes sur sa pertinence.
Dans une interview accordée à la revue militaire SavetheRoyalNavy.org., traduit par Sputnik, le lieutenant Michael Tremel révèle qu’il a eu une bataille qui a duré environ huit minutes, entre F/A-18E Super Hornet et le chasseur syrien, et ce au sud de Tabqa, dans la province de Raqqa. Voudrait-il signifier que son appareil et celui du pilote syrien se sont échangés de tirs ? On ne le sait pas.
De même, il réitère la version officielle américaine selon laquelle l’appareil syrien bombardait la milice à majorité kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) appuyées par les États-Unis. Version tout à fait contestée par la partie syrienne qui a assuré qu’elle était en train de bombarder des positions de la milice wahhabite terroriste Daech.
M. Tremel ajoute un petit détail: il aurait pris lui-même la décision de tirer contre le Su-22. Voudrait-il dire qu’il n’a pas pris la permission de ses supérieurs ? Ou voudrait-il innocenter ses supérieurs ? Sinon à quoi cela sert de le dire ?
«Je n’ai pas directement communiqué avec le chasseur syrien, mais il a reçu plusieurs avertissements de notre avion de soutien [E-3 Sentry Airborne Early Warning and Control]», a déclaré M.Tremel. «Donc oui, nous (…) avons ouvert le feu sur une cible en air, mais ça revenait à défendre les gars qui bossaient sur le terrain et libéraient ce terrain de Daech».
Le militaire américain a ajouté qu’il n’avait pas vu l’éjection du pilote syrien, mais qu’elle avait été repérée par son copilote. La divulgation de ce détail n’est pas compréhensible.