Pyongyang s’est moqué jeudi de Donald Trump, accusé d’avoir « perdu la raison », et a surenchéri dans la confrontation avec Washington en présentant un plan détaillé pour tirer une salve de missiles vers le territoire américain de Guam, dans le Pacifique.
Ce plan d’une rare précision, et qui vise un avant-poste stratégique des forces américaines sur la route de l’Asie, constituera « un avertissement crucial aux Etats-Unis », a prévenu le Nord, cité par l’AFP. Car d’après lui « seule la force absolue » aura un effet sur le président américain.
Cet avertissement fait suite à un tweet menaçant du chef de la Maison Blanche affirmant que l’arsenal nucléaire américain est « plus fort et plus puissant que jamais ».
Quelques heures auparavant, Donald Trump avait stupéfait la communauté internationale en promettant au dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un la « colère » et le « feu », mise en garde qui semblait tout droit sortie du répertoire oratoire de Pyongyang.
Cette guerre rhétorique autour des programmes balistique et nucléaire de Pyongyang alimente les craintes d’une erreur de calcul qui aurait des conséquences catastrophiques sur la péninsule coréenne et au-delà.
En juillet, le Nord a mené deux tirs réussis de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM), mettant une bonne partie du continent américain à sa portée.
Les propos incendiaires du président américain sont autant « d’absurdités », a déclaré le général Rak-Gyom, commandant des forces balistiques nord-coréennes, cité par l’agence officielle KCNA.
« Un dialogue sensé n’est pas possible avec un tel gars qui a perdu la raison ».
L’armée nord-coréenne apportera les touches finales à son projet contre Guam d’ici la mi-août et le soumettra pour évaluation au jeune dirigeant nord-coréen, a-t-il ajouté.
Quatre missiles seront tirés
L’armée explique que quatre missiles seront tirés simultanément et qu’ils survoleront les préfectures japonaises de Shimane, Hiroshima et Koichi.
Les engins « voleront 17 minutes et 45 secondes sur une distance de 3.356,7 km, et s’écraseront en mer à 30 ou 40 km de Guam ». Ils s’abîmeraient ainsi à l’extérieur des eaux territoriales américaines.
Le Japon, qui a déjà averti qu’il abattrait tout missile menaçant son territoire, a réaffirmé qu’il ne pourrait « jamais tolérer les provocations » de Pyongyang.
Située dans le Pacifique-ouest, à quelque 3.500 km de la Corée du Nord, Guam compte des installations stratégiques américaines — bombardiers lourds à longue portée, chasseurs et sous-marins — qui participent régulièrement à des démonstrations de force sur et près de la péninsule coréenne, à la grande fureur de Pyongyang.
Guam, où vivent 162.000 habitants, est également équipé d’un bouclier anti-missiles THAAD.
Le professeur Yang Moo-Jin, de l’université des Etudes nord-coréennes de Séoul, souligne le caractère inhabituel des précisions fournies par Pyongyang.
« Le Nord semble être en train de dire que ce qu’il va faire se fera conformément au droit international », dit-il à l’AFP. « Donc, on ne peut exclure que le Nord mette ce projet en application ».
Le Pentagone envisage une frappe préventive contre les bases nord-coréennes
Le Pentagone a préparé un plan de frappe préventive contre les sites de lancement de missiles nord-coréens, et le mettra en œuvre si le Président Trump signe un décret approprié, a en outre annoncé la chaîne de télévision NBC citant des sources militaires, rapporte Sputnik.
Selon la chaîne, le point clé du plan est une attaque avec l’utilisation de bombardiers stratégiques B-1B Lancer depuis la base d’Andersen basée sur l’île de Guam.
Les frappes des bombardiers américains B-1B Lancer pourraient viser une vingtaine de sites de tir, de test et de maintenance technique des missiles nord-coréens, d’après NBC.
Cette annonce, concernant les projets du Pentagone, fait suite à un échange de menaces entre la Corée du Nord et les États-Unis.
Source: Médias