« La mort de quatre militaires émiratis dans le crash de leur hélicoptère au Yémen, alors qu’ils effectuaient une mission dans le cadre de l’intervention militaire de la coalition arabe dirigée par Riyad, fait monter d’un cran la tension et ouvre un nouveau chapitre de cette guerre d’usure, comme le rappelle le communiqué de l’agence officielle émiratie WAM.
Et cette fois, c’est la coalition d’Ansarallah (les Houthis) et de son allié, le parti du Congrès général du peuple, qui met le feu aux poudres.
Le crash a coïncidé avec l’attaque au missile contre un navire émirati dans les eaux territoriales du Yémen en mer Rouge, depuis une barque qui appartiendrait, à en croire certaines sources, aux Houthis.
Le communiqué officiel des forces armées des EAU indique que le crash de l’hélicoptère était dû à un dysfonctionnement technique alors que certains rapports font état de la menace “balistique” de la coalition Ansarallah-parti du Congrès qui a accédé à la technologie de fabrication de missiles.
En effet, la dernière attaque au missile menée par les forces yéménites et les Comités populaires contre un navire de guerre émirati Swift au large des côtes de Mokha, en date du 30 juillet dernier, s’est soldée par la mort de 12 militaires émiratis.
Or, cette capacité d’attaque au missile pourrait changer la donne et faire pencher l’équilibre des forces en faveur du Yémen. Mais quoi qu’il en soit, plus cette guerre durera, plus la puissance et l’efficacité des forces yéménites sur le champ de bataille augmenteront.
La coalition arabe est en sous-effectif, c’est pourquoi elle a fait appel à la force d’intervention rapide du Soudan. Cette coopération ne pourra certainement pas influer sur l’équilibre des forces, car une réelle crise frappe les rangs de la coalition.
Le ralliement des forces d’intervention rapide du Soudan remet surtout en question l’opérationnalité des 5 000 soldats soudanais déployés au début de la guerre au Yémen. Ces derniers ont toujours préféré rester derrière la ligne de front pour rentrer chez eux sains et saufs.
Les pays membres de la coalition de Riyad ont commis une grave erreur en resserrant le blocus au Yémen et en fermant l’aéroport de Sanaa. Et le bombardement des civils n’a fait qu’empirer la situation. Le peuple entier s’est retourné contre la coalition saoudienne, le parti du président démissionnaire Mansour Hadi est tombé dans le troisième dessous et l’aide internationale aux Yéménites, en proie à un blocus meurtrier et à une catastrophe humanitaire, a afflué.
Le général Abdallah Saleh, neveu de l’ex-président du Yémen et un des illustres commandants de l’armée, a menacé de tirer des missiles sur les aéroports d’Arabie saoudite et des EAU, si un terme n’était pas mis au blocus imposé à l’aéroport de Sanaa. Menace à prendre au sérieux, avait-il argué.
Imaginez les répercussions du bombardement de l’aéroport de Dubaï, de Jeddah ou de Riyad ! Il suffit de rappeler la baisse de 80 % du bénéfice net de la compagnie aérienne émiratie Etihad Airways, qui avait déjà perdu l’an passé 1,8 milliard de dollars.
La coalition Ansarallah-Congrès général du peuple ne pliera pas l’échine, d’autant plus que son réseau, aussi bien au Yémen qu’à l’étranger, se développe. À l’opposé, le réseau de Mansour Hadi se réduit comme une peau de chagrin et rares sont les personnes qui prononcent son nom et veulent son retour au pouvoir.
Ouvrez l’aéroport de Sanaa et retournez à la table des négociations pour trouver une issue à cette guerre d’usure ! Votre obstination ne mènera à rien, elle nous mène droit dans le mur ! ».
Source: PressTV