Visionnaire et spécialiste iranien des questions internationales et du Moyen-Orient, Sayyed Hadi Sayyed Afqahi décrypte sans langue de bois la crise syrienne. Il explique comment la reconquête du point de passage frontalier de Nassib dans le sud de la Syrie auraient des bienfaits stratégiques pour l’armée syrienne et regrette le soutien jordanien aux terroristes.
En matière de lutte antiterroriste, vue le fait que les fronts frontaliers de la Syrie sont plus sensibles que les lignes de front à l’intérieur du pays, l’expert politique a espéré voir plus de coopérations humanitaires et logistiques de la part des pays voisins.
Les points frontaliers sont potentiellement un lieu de trafic important pour les armes et une voie d’approvisionnement logistiques des terroristes.
Les terroristes takfiristes ont subi la semaine dernière un nouveau revers en perdant la région frontalière syrienne de Nassib, qui était leur principal point de passage vers la Jordanie.
« La fermeture de ce point de passage est une grande victoire pour la Syrie qui aura des effets positifs aussi bien pour les Syriens que pour les Jordaniens », a insisté cet analyste politique iranien dans un entretien accordé à l’agence de presse Al-Mizan.
« Les centres d’entrainement des terroristes se trouvent souvent sur les frontières », a-t-il expliqué.
Le point de passage frontalier syro-jordanien de Nassib était l’une des zones où étaient déployés les militaires américains et où se trouvaient de nombreux camps d’entrainement des terroristes. Une fois formés, ces derniers pouvaient facilement s’infiltrer via cette zone frontalière en Syrie.
« C’est une victoire en faveur des Syriens et des Jordaniens car c’est un passage par où se font les échanges commerciaux, le transfert des marchandises et des voyageurs », a-t-il ajouté.
Qualifiant d’inextricable le conflit syrien, l’intéressé espère voir cette victoire être un pas important dans le règlement de la crise. Concernant la fin du conflit syrien, l’expert politique ajoute: « Toutes les guerres ont une fin. Dans le cas de la Syrie, il est en effet difficile d’imaginer un calendrier précis à cause de la complexité du conflit. »
Cette complexité revient d’une part, des Syriens eux-mêmes et des terroristes étrangers qui sont actifs dans le pays et d’autre part, des pays et des parties régionaux tels que la Turquie, le Qatar, les Émirats Arabes Unis, la Jordanie et Israël qui sont contre le gouvernement de Bachar Al-Assad. Sans oublier les acteurs internationaux (Russie et États-Unis) qui sont intervenus en Syrie, l’un à l’appel de Damas, l’autre par force et unilatéralement. L’un présent sur le sol syrien comme un allié, l’autre intervenant contre l’armée syrienne et actif aux côtés de l’opposition et des groupes armés.
« La Syrie et ses évolutions sont loin d’une quelconque perspective de fin de conflit », a-t-il conclu.
Source: Parstoday