Le statut de la province d’Idleb fait l’objet de tractations parrainées par Ankara sur la solution à préconiser. Toutes les factions rebelles et de l’opposition armée présentes dans cette province située au nord-ouest de la Syrie ont rencontré des responsables turcs.
La province d’Idleb est devenu la destination finale des milices délogées des autres régions syriennes. Elle est désormais contrôlée par la branche d’Al-Qaïda en Syrie, front al-Nosra rebaptisé front Fatah al-Cham. Celui-ci et combat actuellement sous la bannière Hayat Tahrir al-Cham, une coalition de milices dont il forme la colonne vertébrale.
Après avoir beaucoup évoqué l’éventualité que l’armée turque planifiait un assaut militaire, les médias turcs font désormais l’écho du contenu de ces tractations, et surtout de la proposition faite par le gouvernement turc.
Selon le quotidien Yeni Chafak, il s’agit « d’un plan destiné à faire éviter à Idleb une action militaire qui serait menée conjointement par les Etats-Unis, la Russie, la France et la Grande Bretagne ».
Selon ce journal, la proposition turque inclut trois points essentiels.
Le plus important est la formation d’une instance locale civile dans la ville d’Idleb. Mais avant cel, cette dernière devrait être évacuée par les miliciens, dont ceux de Hayat Tahrir al-Cham. Les représentants de cette coalition ont rencontré les responsables turcs à deux reprises. Ils n’ont pas encore donné leur mot final.
Une situation similaire est en cours dans la localité frontalière avec la Turquie d’Al-Bab, dans la province est d’Alep.
Abou Mohammad al-Joulani , le chef du Nosra s’attend à une contrepartie, d’autant que sa milice contrôle la majeure partie de la ville et de la province. Le scénario discuté évoque l’éventualité qu’il obtienne en échange des acquis logistiques, dont la supervision du passage de Bab al-Hawa et la distribution aux régions qu’il contrôle une part de l’aide que la Turquie à promis d’accorder à la ville en cas d’accord.
Selon le journal Al-Akhbar, Joulani est parfaitement conscient qu’Ankara n’a pas actuellement en perspective de prendre le front al-Nosra en animosité ni de sacrifier sa force de frappe. D’autant qu’une confrontation entre les deux serait bien coûteuse.
Si l’accord est conclu, le statut de la ville d’Idleb pourrait très bien être discuté lors de la prochaine rencontre d’Astana, au Kazakhstan, et qui a été reportée au mois prochain.