Selon le quotidien russe Vizgliad, le fait que l’Arabie saoudite a manqué de fournir à l’Egypte son apprivisionnement en carburant constitue au fond une forme de sanction saoudienne pour son rapprochement avec la Russie, a rapporté la chaine satellitaire iranienne alAlam.
Il est clair, note le quotidien que l’Arabie saoudite est extrêmement courroucée par ce réchauffement dans les relations égypto-russes, d’où une question s’impose: jusqu’où l’Arabie saoudite est capable de se venger de l’Egypte, sachant que beaucoup de signes suggèrent que les relations entre la Russie et l’Egypte risquent fort de se renforcer ?
Ainsi, le ministère russe de la Défense a récemment annoncé la tenue d’exercices militaires conjoints sur le territoire égyptien , impliquant les unités des parachutistes des deux pays et ce dans le but de lutter contre les forces terroristes dans les conditions climatiques désertiques.
Il convient de noter ici que ces manoeuvres baptisées « protecteurs de l’amitié -2016 » sont les premières du genre depuis le début des années soixante-dix, soit depuis l’époque de la guerre froide.
Autre signe de rapprochement entre Moscou et Le Caire, la signature fort probable d’un accord global pour construire une centrale nucléaire dans la région de Dabaa.
Selon l’analyste politique égyptien Timor Douidar , cité par le quotidien russe : « Le vote égyptien au Conseil de sécurité en faveur des projets de résolution français et russe a provoqué une réation ironique de la part du ministère russe des Affaires étrangères, ainsi que de la part de l’Arabie Saoudite et des pays alliés des USA. Or, jusqu’à ce jour, le président égyptien n’a pas présenté une explication.Cette ambivalence dans la politique étrangère égyptienne, indique l’existence d’un conflit interne au sein de l’institution présidentielle et exécutive « .
Cela dit, au lendemain du vote au sein du Conseil de sécurité, la societé saoudienne Aramco, a menacé de cesser d’approvisionner l’Egypte en carburant. Le président égyptien a été contraint de commenter cette question personnellement. Il a décrit cet acte comme une «tentative de faire pression sur l’Egypte, ajoutant que « l’Egypte ne se prosternera que devant Dieu. »
L’analyste politique égyptien Timor Douidar a expliqué la décision prise par Aramco comme un moyen de pression politique sur le Caire. Il a indiqué que l’Arabie Saoudite a promis de fournir à l’Egypte, tous les mois , 700 mille tonnes d’hydrocarbures, une aide qui s’inscrit dans le cadre de la bonne amité entre les deux pays. Soudainement, l’Arabie Saoudite décide de cesser cet approvisionnement sans fournir aucune explication ».
Il a également noté que « de nombreux experts saoudiens , villipendent l’Egypte dans les cercles de l’élite dirigeante saoudienne en raison de sa relation « incorrecte » avec la Syrie.
Pour sa part, l’ancien ambassadeur soviétique en Egypte et délégué permanent de la Russie aux Nations Unies, Alexander Balenogov a rappellé que « la relation de l’Egypte avec l’Arabie Saoudite a toujours été instable. Et ce, en raison des différends qui opposent les deux pays sur les questions du Yémen, du Soudan entre autre. Des contradictions qui plongent leurs racines dans un passé lointain. »
Toutefois, l’ancien diplomate a souligné que « le Caire cherche à établir une relation équilibrée entre Moscou et l’Occident et Riyad, ce dont la Russie est parfaitement consciente; raison our laquelle elle s’abstient de proférer des accusations sévères à l’Egypte. «
Source: Médias