L’Iran continuera à honorer l’accord sur le nucléaire, même dans le cas où les États-Unis le quitteraient. Mais si l’accord est totalement annulé, cela provoquera une course aux armements nucléaires, estime le chef de l’Organisation de l’énergie atomique iranienne.
Ali Akbar Salehi, chef de l’Organisation de l’énergie atomique iranienne, a affirmé dans une interview au journal allemand Der Spiegel que l’Iran avait l’intention de respecter l’accord sur le nucléaire même si les États-Unis le quittent.
«Si les États-Unis sortent de l’accord, mais que les autres signataires maintiennent leur engagement, donc le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, la Chine et la Russie, alors il est plus que probable que l’Iran respecte cet accord, même sans les USA. Mais, dans le cas où les États-Unis sortent de l’accord et que l’Europe les suit, cette affaire sera un fiasco et l’Iran retournera à ce qu’il faisait auparavant, techniquement parlant, à un niveau beaucoup plus élevé», a-t-il souligné.
Selon lui, les partenaires de l’Iran dans cet accord ont «plus à perdre» que Téhéran.
«Dans le cas où l’accord sur le nucléaire (iranien, Ndlr) tombait à l’eau, il y n’aura aucune chance de régler la question du nucléaire nord-coréen. Pyongyang se dirait « bon, ils ont ruiné l’accord avec Téhéran, comment pouvons-nous les croire? »», a indiqué M. Salehi.
Le chef de l’Organisation de l’énergie atomique iranienne a fait savoir que ce scénario remettrait en cause le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).
«Il y aura un tsunami d’indignation de la part de tous les pays souhaitant développer la technologie nucléaire civile.»
Le test récent d’un nouveau missile balistique effectué par l’Iran a également été à l’agenda de cet entretien.
«L’accord sur le nucléaire ne prévoit pas que l’Iran ne puisse développer ses missiles. Nous exerçons nos droits, et c’est l’autre partie (les USA, Ndlr) qui essaie d’interpréter cela comme une provocation», a répondu Ali Akbar Salehi à la question de savoir si c’était le bon moment de tester ce missile vu la montée actuelle des tensions.
En vertu de l’accord historique sur le nucléaire iranien, conclu le 14 juillet 2015 entre l’Iran et les grandes puissances (États-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne), Téhéran a accepté de réduire drastiquement ses activités d’enrichissement d’uranium et a consenti à des contrôles encore plus poussés de ses sites nucléaires par les inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) afin d’en garantir l’usage civil.
Donald Trump a menacé à maintes reprises de quitter l’accord nucléaire au cours de sa campagne. Le ton est monté entre Washington et Téhéran en particulier après les tests de missiles iraniens et les sanctions américaines consécutives.
Source: Avec Sputnik