Un cessez-le-feu de 72 heures initié par l’ONU et accepté par les protagonistes est entré en vigueur comme prévu mercredi vers minuit au Yémen mais il n’a pas empêché les avions de la coalition saoudo-US de mener des raids.
A peine quelques minutes après son entrée en vigueur, les forces de la coalition ont bombardé un domicile dans la région de Mokha, à Taez (centre-ouest).
Notre correspondant au Yémen a fait état de la mort de 3 civils par un bombardement de la coalition visant un domicile à Saada (nord).
En riposte à ces violations, les forces yéménites ont tiré des roquettes contre la base saoudienne de Sawda, à Jizane (sud de l’Arabie). Un blindé militaire saoudien a été incendié, précise une source militaire yéménite, citée par AlManar.
Cette trêve renouvelable, annoncée lundi par le médiateur de l’ONU Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, est la sixième tentative de cesser les hostilités opposant les forces yéménites (armée + Ansarullah) aux forces de leur coalition et à leurs milices.
La coalition mène depuis en mars 2015 des frappes meurtrières et destructrices contre différentes régions du Yémen.
La trêve est un stratagème saoudien
Dans ce contexte, le porte-parole militaire de l’armée yéménite, le général Sharaf Loqman, a affirmé que les forces yéménites « respecteront le cessez-le-feu dans le temps imparti dès lors que l’ennemi s’y conforme totalement aux plans terrestre, naval et aérien ».
Mais, il a estimé que cette trêve est un stratagème de la coalition de l’agression, dirigée par l’Arabie, qui veut se déculpabiliser des massacres commis à l’encontre des Yéménites, dont le bombardement de la cérémonie funéraire à Sanaa le 8 octobre.
Dans une interview accordée à l’agence Khabar, il a réclamé « une position internationale appelant à un cessez-le-feu global, à la levée du blocus maritime et aérien imposé par l’Arabie, et à l’arrêt du survol de tous les avions de guerre et reconnaissance de la coalition dans le ciel yéménite…C’est à ce moment là qu’on parlera d’une trêve réelle. »
Interrogé sur l’intensification des attaques de la coalition et de leurs milices contre les régions de Midi et à Saada, M.Loqman a affirmé qu’ « il s’agit d’une tentative vaine de réaliser que ce soit sur le terrain avant le début de la trêve ».
La trêve intervient au moment où la guerre saoudienne a fait plus de 6.900 morts, 35.000 blessés, déplacé trois millions de personnes et dévasté l’économie.
Elle suit une escalade marquée par le bombardement de la coalition saoudo-US d’une cérémonie funéraire, qui a coûté la vie à 140 personnes et blessé 525 autres le 8 octobre à Sanaa.
Le cessez-le-feu « doit être la première étape vers la reprise des négociations sous les auspices de l’Onu », a estimé la chef de la diplomatie de l’UE, Federica Mogherini.
Mardi, le secrétaire d’Etat américain John Kerry, dont le pays soutient l’Arabie dans sa guerre contre les Yéménites, a demandé le renouvellement de cette trêve sans conditions.
Source: Divers