Records de chaleur, îles menacées de disparition, inondations sans précédent: les conséquences négatives du réchauffement climatique sont ressenties dans chaque coin du monde. Toutefois, il semble que de son côté, la Russie profite économiquement de ce phénomène qui, selon La Stampa, pourrait transformer le pays en superpuissance agricole.
Les changements climatiques dans le monde contribuent au développement du secteur agraire en Russie, car ils font en sorte d’augmenter le territoire de ses terres cultivables, écrit le journaliste du journal italien La Stampa, Giuseppe Agliastro, dans un article intitulé «Le réchauffement climatique transforme la Russie en une superpuissance agricole».
«Désormais, les vents pourraient tourner sur leur production de blé», écrit l’auteur.
Au cours du dernier exercice budgétaire (juillet 2016-juin 2017), rappelle le journal, la Russie a exporté environ 27,8 millions de tonnes de blé, et cette année, selon le ministère américain de l’Agriculture, le chiffre devrait atteindre 31,5 millions. La production pour 2017 devrait atteindre les 80 millions de tonnes, une autre remontée par rapport aux 73 millions de l’année dernière.
«Qu’est-ce qui a provoqué ce boom dans les exportations de blé russes? Tout d’abord, le réchauffement climatique, qui entraîne une augmentation de la superficie cultivable dans le nord. Par rapport aux années 1980, les températures augmenteront de 1,8 degrés d’ici 2020 et de 3,9 degrés d’ici 2050, dans les régions productrices de blé en Europe et en Asie», écrit le journal.
Ce facteur, couplé au progrès technologique, devrait conduire à une augmentation de 140 millions d’acres des terres agricoles, dont l’utilisation a cessé après l’effondrement de l’URSS, estime l’article.
Le changement climatique aide la Russie d’une autre manière: alors que les producteurs américains et australiens souffrent d’une sécheresse prolongée, la Russie conquiert les marchés asiatiques et lance des exportations de blé au Nigeria, au Bangladesh et en Indonésie. Il semble également que les États-Unis ont perdu l’Égypte — leur principal importateur de blé — en faveur de la Russie. Le principal avantage du blé russe est son prix inférieur aux prix européen et américain.
«Peut-être qu’un jour […] le blé remplacera les hydrocarbures en tant que source principale de revenus de la Russie. En fait, le Kremlin compte davantage sur le développement de la science et de la technologie que sur les zones agricoles, a déclaré M. Poutine il y a une semaine […]. Mais bien sûr, les technologies peuvent et devraient contribuer à la production de produits agricoles et de denrées alimentaires en général. Mais malgré de nombreuses déclarations d’autosuffisance sur fond de « guerre » des sanctions avec l’Occident, la Russie continue de dépendre fortement de l’approvisionnement alimentaire étranger», conclut La Stampa.
Source: Sputnik