4 soldats saoudiens ont été tués mercredi dans des combats avec les combattants de l’armée et d’Ansarullah à la frontière avec le Yémen et l’Arabie saoudite, a annoncé l’agence officielle saoudienne. Cette source n’a pas fourni de détails supplémentaires sur les circonstances de leur mort.
79 soldats saoudiens ont déjà été tués depuis 10 mai 2017, selon un bilan établi par des sources officielles saoudiennes, citées par le quotidien alQuds al-Arabi.
Les forces yéménites ont entravé la progression de l’armée saoudienne sur le front d’al-Sharafah, donnant sur la ville saoudienne de Najrane (sud de l’Arabie). Dans cette opération, les forces de l’armée et d’Ansarullah ont tué quelques soldats saoudiens et en ont capturé plusieurs autres.
« Un nombre de mercenaires à la solde Riyad, dont quelques soldats soudanais ont été tués et blessés à Jizane (sud de l’Arabie) », selon l’agence de presse yéménite SABA, rapporte PressTV.
La coalition à la solde de l’Arabie saoudite a lancé en mars 2015 une invasion d’envergure contre le sol yéménite dans le but de soutenir l’ex-président en fuite, Mansour Hadi, à reprendre les rênes du pouvoir. Cette coalition saoudo-US a tué jusqu’à présent plus de 13.000 civils innocents et a blessé des dizaines de milliers d’autres. Des millions de citoyens yéménites ont également été contraints de quitter leur maison.
Par ailleurs, dans la province de Jawf plusieurs mercenaires de la coalition ont été tués et blessés et leurs équipements militaires saisis par les forces yéménites.
Défilé de blindés émiratis à Sanaa
Et puis, à l’occasion du troisième anniversaire de la révolution des forces yéménites, les combattants de l’armée et d’Ansarullah ont défilé à bord de blindés émiratis sur la grande place Sabyine, dans le centre de la capitale Sanaa, a précisé la télévision yéménite AlMasirah.
Ces véhicules militaires de fabrication américaine ont été saisis par les forces yéménites des fronts de batailles avec la coalition et leurs mercenaires.
Dans un message adressé aux Emirats, le chef du haut comité révolutionnaire, Mohammad Ali al-Houthi, est arrivé sur la place Sabyine à bord d’un de ses blindés qu’il conduisait lui-même.
Des centaines de milliers de Yéménites affluaient depuis le matin vers Sanaa pour participer à cette cérémonie.
Les manifestants –dont de nombreux portaient des drapeaux yéménites– se sont déployés sur la grande place Sabyine, au milieu d’importantes mesures de sécurité et alors que des avions de la coalition sous commandement saoudien survolaient la ville, selon un photographe de l’AFP.
« Depuis cette place sacrée, nous libèrerons tout le Yémen », a lancé à la foule Abdelaziz ben Habtoor, chef du gouvernement de « salut national », en dénonçant « l’occupation » de certaines provinces par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis.
S.al-Houthi met en garde contre le projet israélo-US du démembrement de la région
Mercredi, le chef d’Ansarullah Sayed Abdel Malek al-Houthi a appelé les Yéménites à participer en masse au 3ème anniversaire de la révolution, au cours de laquelle l’armée yéménite appuyée par Ansarullah ont libéré la capitale Sanaa des alliés de l’Arabie saoudite.
Le numéro un d’Ansarullah a en outre dénoncé le complot de l’Occident dans la région et le projet israélo-américain du démembrement du Kurdistan irakien.
Il a d’abord commencé son discours par condamner les actes des agresseurs saoudiens, appuyés par Washington, faisant allusion à la volonté ferme du peuple yéménite de faire face à toute intervention étrangère dans le territoire.
« Toute trace étrangère dans les affaires intérieures du Yémen signifie la violation de la souveraineté du pays et le mépris de la dignité de notre nation », constate le responsable d’Ansarullah, rapporte PressTV.
Il a par ailleurs condamné les tentatives des pays agresseurs et de ses alliés de mettre le Yémen sous leur tutelle, mettant l’accent sur la résistance de son pays devant cette velléité des ennemis.
« Si la puissance hégémonique domine le Yémen, le malaise s’étendra à travers le pays et la sécurité serait compromise », a-t-il averti.
Al-Houthi affirme que la tentative de séparer la province du Kurdistan du reste de l’Irak n’est qu’un complot de Tel-Aviv et de Washington. Et il poursuit : « Ce qui se passe, aujourd’hui, en Irak ne se limite pas seulement aux frontières de ce pays. En réalité, le scénario du démembrement menace toute la région et le Yémen ne fait pas exception au jeu israélo-américain. »
Pour Al-Houthi, « Israël », lui-même, fait partie du scénario occidental qui commence aujourd’hui un nouveau chapitre. Il s’agit de l’émergence des takfiristes qui sont entrés dans le jeu pour réaliser le scénario qui ne vise qu’à cibler les pays de la région et les mettre finalement à genoux.
Selon le responsable d’Ansarullah, si ce projet de démembrement menace aujourd’hui la région, c’est que les pays de la région sont frustrés suite à un manque d’informations et de responsabilité.
« Une crise politique est par habitude un élément déclencheur du scénario du dépeçage, celui-ci étant ensuite entré dans une nouvelle phase suite aux réclamations ethniques, raciales et religions », commente-t-il.
« L’expérience du Soudan est un exemple concret de ce genre si bien que le Sud et le Nord du pays plongent aujourd’hui dans des crises sans fin », précise Al-Houthi.
À en croire le leader des révolutionnaires, l’ennemi cherche de diviser le Yémen qui est un pays multiculturel et multiconfessionnel.
Il explique que Washington et Tel-Aviv ne rêvent que d’affaiblir le pays pour en faire un autre État fédéral de la région.
« Cependant, notre révolution a mis en évidence la capacité de la nation yéménite à affronter des crises et lui a rendu sa dignité précédente », a-t-il ajouté.
Pour ce qui concerne le sud du pays, Sayed al-Houthi souligne : « La situation est grave là-bas, d’autant plus qu’il n’y a aucun contrôle gouvernemental sur la zone et des groupes armés, sous l’égide des Émirats arabes et de l’Arabie saoudite, et évidemment soutenus par Washington, y sont pour le moment présents.»
Source: Médias