Le Premier ministre français Manuel Valls a apporté dans un entretien publié mercredi son soutien aux maires qui interdisent le ‘burkini’, tenue couvrant le corps et la tête portée par certaines musulmanes pour la baignade.
Les maires de plusieurs communes côtières de France ont pris ces derniers jours des arrêtés pour prohiber cette tenue, considérant qu’elle constitue le signe d’une revendication communautaire d’un islam politique.
Des incidents violents ont notamment éclaté dans un village de Corse autour du port du burkini, selon des témoins, et la polémique sur cette question a rapidement pris une ampleur nationale.
« Je comprends les maires qui, dans ce moment de tension, ont le réflexe de chercher des solutions, d’éviter des troubles à l’ordre public », déclare M. Valls dans un entretien au quotidien régional La Provence.
« Je soutiens donc ceux qui ont pris des arrêtés, s’ils sont motivés par la volonté d’encourager le vivre ensemble, sans arrière-pensée politique », écrit le Premier ministre.
« Les plages, comme tout espace public, doivent être préservées des revendications religieuses », dit Valls.
Or le burkini « est la traduction d’un projet politique, de contre-société, fondé notamment sur l’asservissement de la femme », prétend-t-il.
« Face aux provocations, la République doit se défendre », ajoute-t-il.
Jusqu’à présent, sept mairies ont pris des arrêtés anti-burkini en France ou ont annoncé être sur le point de le faire.
Ce sont celles de Cannes, de Villeneuve-Loubet et de Mandelieu-la-Napoule, sur la Côte d’Azur, de Leucate, près de la frontière espagnole, du village de Sisco, en Corse, du Touquet, sur la côte normande, et d’Oye-Plage, dans le nord.
La mairie de Mandelieu-la-Napoule a été la première à prendre une telle mesure, dès juillet 2013. Les autres l’ont fait au cours des derniers jours.
Dans son entretien à La Provence, M. Valls estime que la question du burkini ne nécessite pas une modification de la législation française existante.
« Je ne crois pas qu’il faille légiférer en la matière: la réglementation générale des prescriptions vestimentaires ne peut être une solution », dit-il.
M. Valls appelle en revanche les autorités à faire appliquer strictement la loi « interdisant le port du voile intégral dans l’espace public ».
Et il appelle les autorités musulmanes de France à se prononcer en ce sens.
La burqa est interdite dans la rue depuis 2010 et le voile islamique est interdit dans les écoles, mais il est autorisé dans les établissements d’enseignement supérieur.
Source: Agences