Le Hezbollah a adopté la position exprimée par le président libanais Michel Aoun dans son discours prononcé pour la 72e session de l’Assemblée générale des Nations unies.
« Nous sommes contre l’implantation des réfugiés palestiniens et des exilés syriens au Liban. Nous sommes contre l’implantation de quiconque se trouvant au Liban comme étant réfugiés ou exilés. Nous voulons qu’ils reviennent tous dans leur pays en toute dignité et honneur », a dit le numéro deux du Hezbollah, cheikh Naïm Qassem, dans le discours qu’il a prononcé vendredi soir, lors de la célébration de Achoura dans la banlieue sud de Beyrouth.
Depuis la tribune de l’Assemblée général des Nations Unies, le chef de l’Etat libanais avait exprimé cette même position le jeudi dernier.
Il répondait directement à la proposition que le président américain Donald Trump avait faite dans son discours dans l’instance onusienne, dans lequel il a dit. « Avec le coût de l’implantation d’un réfugiés aux Etats-Unis, nous pouvons aider dix réfugiés dans les régions proches de leur pays », avait-il signifié, insinuant l’implantation des réfugiés syriens dans les pays d’accueil, en l’occurrence le Liban et la Jordanie.
« Quelque soit le coût payé, nous refuserons. Et cette décision nous revient à nous et non aux autres », avait entre autre pesté M. Aoun
Selon le journal libanais, après son discours, le président libanais a reçu une demande de rencontre de la part de l’administration américaine, et plus précisément du vice-secrétaire d’Etat pour les affaires étrangères David Satterfield.
Il l’a refusée, le renvoyant au ministère libanais des affaires étrangères. Sans lui donner des explications.
Des sources libanaises informées ont révélé pour al-Akhbar que le président refuse de rencontrer des responsables de ce rang.
C’est finalement le ministre Gebrane Bassil qui s’est réuni avec Satterfield et lui a communiqué le rejet des Libanais de la logique véhiculée par le président américain.
Al-Akhbar a été informé que le responsable américain a fait part à M. Bassil que son administration « comprenait la position libanaise et n’adoptait pas le choix de l‘implantation des réfugiés syriens au Liban ».
Selon le journal libanais, les relations n’ont jamais été bonnes entre le président libanais et ce diplomate américain, depuis que le premier avait été chargé du gouvernement militaire provisoire en 1989, époque durant laquelle le second occupait le poste de 3eme secrétaire et de conseiller politique de l’ambassade américaine à Beyrouth.
Plus encore, à New York, le président libanais a remis à sa place un autre diplomate américain bien connu des Libanais, et qui n’est autre que Jeffrey Feltman.
Ayant aussi servi au Liban comme ambassadeur de son pays, il occupe actuellement le poste politique le plus important au côté du secrétaire général des Nations-Unies. C’est d’ailleurs lui qui est considéré être le vrai numéo un de l’organisation internationale et qui a le dernier mot.
Il était présent lorsque M. Aoun a rencontré en marge de la session Antonio Guterres et a riposté à sa requête sur « la nécessité de préserver la stabilité au Liban et de respecter la résolution 1701 ».
Rappelant les violations israéliennes de la souveraineté libanaise, le numéro un libanais n’a pas mâché ses mots : « l’objectif de l’armement au Liban est de repousser l’agressivité israélienne, sinon, nous n’aurions pas eu besoin de cet armement au Liban », lui a-t-il alors répondu.
Il faisait sans doute allusion à l’armement de la Résistance qu’il avait défendu précédemment, nommément , soulevant un tollé chez les Américains et leurs alliés arabes.
Forces est de constater que cette fois-ci le président libanaise a évité d’évoquer le nom du Hezbollah. Mais tout comme avant, le cœur y est.