Le missile balistique Khorramshahr a provoqué à Tel Aviv une profonde inquiétude, au point que le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est vu forcé de convoquer une réunion urgente du cabinet pour discuter des implications de ce nouveau test balistique iranien , alors que le ministre de la Défense, Avigdor Lieberman, l’a qualifié de défi et de test pour Washington.
Les réactions officielles et officieuses israéliennes traduisent, au fond, de sérieuses préoccupations chez les responsables israéliens à l’égard des options régionales, nucléaires et opérationnelles de l’Iran. Elles estiment que la poursuite des tests balistiques valident la position dure de Tel Aviv envers l’accord nucléaire.
Ces craintes israéliennes se fondent en fait sur une prise de conscience réelle concernant l’ampleur du développement scientifique dont jouit désormais la République islamique de l’Iran. C’est d’ailleurs ce qu’ont avoué des commandants militaires et d’intelligence, dont le dernier était le chef adjoint de l’armée israélienne, Yair Golan (à la retraite, depuis le mois dernier) .
Il a affirmé dans un discours à l’Institut de Washington pour les affaires du Proche-Orient (20/07/2017): « Il faut recconnaitre que les Iraniens sont de plus en plus développés dans la high-tech militaire. L’Iran dispose d’une infrastructure académique, d’une bonne industrie militaire et de bons scientifiques, et donc les Iraniens sont de plus en plus menaçants … à mon avis, nous ne pourrons pas les affronter à nous seuls ».
De plus, Tel-Aviv estime que tout développement balistique de l’Iran est extrêmement inquiétant car il concerne un régime islamique qui a déjà opté pour le choix de rayer « Israël » de la carte . Et qui, de surcroit, soutient les peuples de la région avoisinant la Palestine , en renforçant leurs capacités dissuasives. La poursuite du renforcement des capacités balistiques de l’Iran aura pour conséquence de renforcer ses alliés face à toute menace israélienne.
Par conséquent, les autorités israéliennes suivent de prés le développement des capacités balistiques iraniennes et le pose au sommet de leurs préoccupations. A ce titre, les responsables et les experts ne cessent de mettre en garde contre le futur Iran, et appelle à définir des options opérationnelles adaptées à l’ampleur du défi qui menace la sécurité nationale d’Israël.
Tel Aviv estime que le test de Khorramshahr constitue une étape avancée dans le développement des capacités balistiques de l’Iran. Un progrès qui menace la supériorité technologique et militaire d’Israël. C’est du moins ce que le commentateur militaire de Canal 10 a déclaré: « le missile porte trois têtes et représente un sérieux défi pour le système israélien d’intercession des missiles ».
A vari dire, ce test de missile confirme que tous les messages d’intimidation et les menaces de révoquer l’accord n’ont pas réussi à dissuader l’Iran de poursuivre son programme balistique. Cela met Washington et Tel Aviv dans une position difficile et les conduit à étudier des options alternatives sur ce qu’il faut faire face à la République islamique de l’Iran.
Le Chef de la Maison juive et membre du Capitole , Naftali Bennett, a insisté sur la nécessité de presser les États-Unis pour renforcer les sanctions contre l’Iran, afin de contrôler le système international de transfert d’argent.
Dans la foulée, le magazine d’actualité américain Newsweek, a fait paraître, vendredi 22 septembre, un article, rédigé par John Haltiwanger, intitulé: « L’Iran gifle Trump et Israël, en dévoilant un nouveau missile ».
Dans cet article, l’auteur écrit que » le test par l’Iran d’un nouveau missile balistique à longue portée est une gifle infligée à Donald Trump et au régime israélien » soulignant que « le missile Khorramchahr a été dévoilé en réaction aux menaces anti-iraniennes qu’avait proférées Donald Trump à la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies ».
Robert Einhorn, ancien conseiller spécial au département d’État américain pour la non-prolifération et le contrôle des armements, a confié à l’hebdomadaire Newsweek que « le test du missile iranien et les déclarations du président Rohani avaient été, en grande partie, une réponse aux propos de Donald Trump réclamant une pression accrue sur Téhéran pour qu’il accepte de réduire son programme balistique ».
Pour rappel, l’Iran a diffusé une vidéo, montrant le lancement d’essai de son nouveau missile, baptisé Khorramchahr. C’est le troisième, de fabrication iranienne, ayant une portée de 2 000 kilomètres.
L’Iran sera désormais capable de frapper toute cible se trouvant à une distance de 2 000 kilomètres dont les différentes localités d’Israël et les installations gazières de ce régime, en cas de guerre.
Source: traduit du site al-Akhbar