Alors que le Conseil de sécurité discute toujours d’un possible embargo sur les armes à l’encontre du Soudan du Sud, un rapport d’experts révèle que des armes venues d’Europe de l’Est et d’Israël lui sont parvenues par l’intermédiaire de l’Ouganda et du Sénégal.
Ces transferts concernent aussi bien l’armée gouvernementale que l’opposition.
Selon ce rapport confidentiel obtenu par l’AFP, les experts ont reçu « de nouvelles informations sur des transferts d’armes », dont les plus récents datent de 2014, à la fois vers l’armée gouvernementale et vers les partisans de l’ex-vice président Riek Machar, confirmant ainsi « des filières bien établies ».
Les experts se fondent en particulier sur l’examen d’armes récupérées par la Monusco (mission de l’Onu en République démocratique du Congo) sur des partisans de Machar.
Ceux-ci étaient passés en août 2016 en RDC après avoir été chassés de Juba par de violents affrontements avec les forces gouvernementales.
Les experts s’intéressent notamment à un lot d’armes légères de fabrication israélienne, qui avaient été vendues à l’Ouganda en 2007 avant d’être transférés à l’armée sud-soudanaise puis saisies par les partisans de Machar.
« Le fait que les experts aient désormais identifié trois de ces armes ayant des numéros de série qui se suivent de près amène à conclure qu’elles font partie d’un lot plus large d’armes transférées d’Ouganda au Soudan du Sud », indique le rapport.
Les experts rappellent aussi l’arrestation en Espagne en juillet d’un millionnaire polonais résidant sur l’île espagnole d’Ibiza (est) et soupçonné d’avoir fourni des armes lourdes au Soudan du Sud.
Selon la police espagnole, il dirigeait un groupe de sociétés avec des liens en Allemagne, en Belgique, en France et au Royaume-Uni, par l’intermédiaire desquelles il se serait procuré des armes sur le marché noir, notamment en Europe de l’Est.
Selon des informations fournies aux experts par l’Espagne le mois dernier, ces armes ont été commandées par les partisans de Machar en passant par un intermédiaire au Sénégal et la commande « a été au moins partiellement livrée ».
L’Onu collabore avec les autorités espagnoles pour confirmer l’origine des armes et leur utilisation au Soudan du sud.
Avec RFI et AFP
Source: Divers