Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne, qui se réunissent lundi à Luxembourg, doivent donner de la voix pour défendre l’accord nucléaire iranien violemment remis en cause par le président américain Donald Trump.
Après la charge virulente du locataire de la Maison Blanche contre cet accord vendredi, le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel et la Première ministre britannique Theresa May s’étaient immédiatement émus des « implications qui pourraient en résulter ».
Trump, qui s’en est violemment pris au régime iranien a refusé de « certifier » l’accord, plaidé pour son durcissement par le Congrès et menacé d’en retirer les Etats-Unis si ses demandes n’étaient pas satisfaites.
La Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères, Federica Mogherini, qui a présidé les longues négociations ayant permis d’aboutir à ce compromis historique en juillet 2015, a pour sa part défendu « un accord robuste » assorti « d’un mécanisme de surveillance solide garantissant que le programme nucléaire iranien est et reste uniquement à visée civile ».
A l’occasion de leur réunion mensuelle à Luxembourg, les diplomates en chef des 28 pays de l’UE vont également adopter de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord, une riposte promise quelques jours après son nouvel essai d’une bombe atomique début septembre.
Cet accord « extrêmement clair » entre Téhéran et les grandes puissances (Etats-Unis, Allemagne, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France) est « le meilleur que l’on a pu avoir », insiste un diplomate à Bruxelles.
L’UE s’inquiète par ailleurs pour les entreprises européennes qui ont, certes timidement, commencé à revenir en Iran après la levée des sanctions internationales liée à l’accord. Si le Congrès américain réimposait ses sanctions dans les 60 jours à venir, celles-ci risqueraient à coup sûr des poursuites outre-Atlantique.
Sanctions contre Pyongyang
Un tel retournement des Etats-Unis risque aussi d’affaiblir l’appel lancé à la Corée du Nord pour qu’elle accepte de négocier une dénucléarisation, aux yeux de certains.
« Il est encore plus important de préserver (l’accord avec l’Iran) à un moment où la menace nucléaire est aigüe », avait plaidé Mme Mogherini vendredi.
Les essais de missiles balistiques de longue portée par Pyongyang ces derniers mois, et son test d’une bombe nucléaire début septembre, sont d’ailleurs le deuxième sujet brûlant que les Européens vont aborder lundi à Luxembourg.
Même s’ils appellent Pyongyang au « dialogue », les 28 ont choisi de faire preuve de fermeté en décrétant des sanctions encore plus dures que celles agréées au Conseil de sécurité des Nations unies en septembre.
La « liste noire » de l’UE sera rallongée, avec l’ajout de trois personnalités nord-coréennes et de six « entités » (entreprises ou institutions) dont les avoirs sont gelés, selon une source européenne.
Les ministres doivent également discuter des difficiles relations avec la Turquie et fermement condamner l’expulsion par l’armée birmane d’un demi-million de Rohingyas depuis le mois d’août, un exode décrit par l’ONU comme un « exemple classique de nettoyage ethnique ».
Source: Avec AFP