Une Commission de coordination saoudo-irakienne a tenu à Riyad sa première réunion ce dimanche avec la présence solennelle du roi Salmane d’Arabie saoudite et le Premier ministre irakien Haider al-Abadi.
Ce rapprochement plutôt difficile est fortement encouragé par les Etats-Unis, dont le chef de la diplomatie Rex Tillerson était présent.
Le rôle saoudien au pays de la Mésopotamie a toujours été taxé de sectaire par une grande partie de la classe politique irakienne. Il est soupçonné de vouloir enfoncer le clou dans la relation entre Sunnites et Chiites dans ce pays en semant la zizanie entre eux.
A Riyad, ce dimanche, les différences se sont fait sentir dans les approches des deux pays :
Pour le Premier ministre irakien, cette commission représente « une importante avancée pour le renforcement de nos relations bilatérales » en faveur « de la paix et de la stabilité ».
« Cette région ne supporte plus davatage de divisions et de conflits, nous estimons qu’il est necessaire d’en finir avec les conflits armés et de stopper les politiques d’ingérence dans les affaires des autres pays pour des intérêts privés », a-t-il aussi lancé , rapporte le site de la télévision iranienne arabophine al-Alam.
« il faut fermer toutes les portes qui permettent au terrorisme de faire son retour et d’éloigner notre région des conflits qui ont fatigué ses peuples », a-t-il ajouté.
Sachant que les groupes terroristes jihadistes s’inspirent fortement du courant wahhabite qui est la religion d’état en Arabie saoudite.
Pour le souverain saoudien, il s’agit de rappeler que la région est « confrontée à d’importants défis, sous la forme de l’extrémisme, du terrorisme et de tentatives de déstabilisation de nos pays ».
« Les Etats-Unis soutiennent une coopération renforcée entre l’Arabie saoudite et l’Irak », a pour sa part déclaré M. Tillesron, appelant les deux pays « à continuer à élargir cette relation vitale pour la stabilité de la région » et « pour notre sécurité collective ».
Selon l’AFP, l’Iran, qui n’a pas été nommément cité, était dans toutes les pensées.
S’alignant de gré ou de force à la politique américaine, la politique saoudienne est hystériquement hantée par l’Iran. Puissance régionale fortement indépendante, Téhéran fait partie de l’Axe de la résistance au projet américano-sioniste au Proche-Orient. Deux traits qui font défaut à Riyad et à ses alliés du pays du Golfe qui avancent à grands pas vers la normalisation avec Israël.
Le réchauffement entre le royaume sunnite et l’Irak est en effet encouragé par les Etats-Unis, qui y voient un bon moyen de contrecarrer les ambitions régionales de l’Iran chiite », avance l’AFP.