Nouvelle menace saoudienne à l’encontre du Liban: le gouvernement libanais sera «traité comme un gouvernement qui a déclaré la guerre à l’Arabie saoudite», a averti de nouveau le ministre saoudien des Affaires du Golfe, Thamer al Sabhan.
Dans un entretien à la chaîne de télévision saoudienne Al Arabiya, il a précisé que c’est le message qui avait été transmis au Premier ministre libanais Saad Hariri, allié des Saoudiens, avant sa démission samedi depuis Ryad.
Les actes d’«agression» commis par le Hezbollah contre le royaume saoudien «sont considérés comme une déclaration de guerre contre l’Arabie saoudite par le Liban et par le parti libanais du diable», a ajouté Thamer al Sabhan, cité par Sputnik.
Deux jours après la démission de Saad Hariri, le président libanais Michel Aoun a rappelé lundi que la stabilité sécuritaire, économique, financière et politique du Liban était une «ligne rouge» lors d’une réunion à Beyrouth liée aux questions de sécurité.
«Le chef de l’État attend le retour de Hariri pour l’entendre personnellement», a déclaré le ministre de la Justice, Salim Jreissati, à l’issue de ce conseil qui s’est tenu au palais présidentiel de Baabda. «Cette démission doit être volontaire dans tous les sens du terme», a-t-il ajouté.
Black-out sur Saad Hariri
Et puis au moment où toutes les lignes de communication de Saad Hariri ont été coupées, la télévision qu’il détient au Liban (Futur TV) a annoncé qu’il se rendra ce mardi à Abou Dhabi, pour s’entretenir avec le prince héritier émirati Mohammad ben Zayed, un des grands alliés du prince héritier saoudien.
Mais les craintes pour le sort du Premier ministre libanais sont exacerbées par la purge qui a été lancée en Arabie quelques heures après la lecture de sa lettre de démission sur la chaîne saoudienne Al-Arabiya. Elle a touché des princes, des ministres et des entrepreneurs saoudiens.
Dans son édition de lundi 6 novembre, le journal libanais Al-Akhbar écrit que ces personnes avaient été conviées à une réunion avec le roi Salmane et le prince héritier. Mais il s’est avéré que ce rendez-vous n’était qu’un piège dans lequel ils sont tombés.
Ils ont été emmenés à l’hôtel Ritz-Carlton totalement investi par les forces de sécurité. L’hôtel a affiché complet jusqu’à la fin du mois. Tous les vols privés des aéroports saoudiens ont été suspendus.
Le journal indique que dans la foulée, l’équipe de sécurité personnelle de Saad Hariri n’était plus en mesure de le contacter. Seule sa famille a réussi à le faire, mais les réponses de Hariri étaient courtes et glaciales.
Ce qui a mis le feu aux poudres, ce sont les renseignements mis à la disposition de Saad Hariri concernant le plan de son assassinat au Liban. Les services de renseignement libanais ont aussitôt pris position et réfuté un tel rapport.
Al-Akhbar a fait aussi état de certains contacts de Beyrouth avec les autorités françaises concernant un éventuel transfert de M. Hariri à Paris.
« Ce transfert pourrait calmer la tension causés par la démission du Premier ministre libanais. Alors que le camp du 14-Mars a annoncé son retour à Beyrouth d’ici 48 heures », ajoute le journal, cité par PressTV.
Source: Médias