Dans un article publié dans le Washington Post, son correspondant à Beyrouth fait le point sur ce qu’il considère être la situation du Hezbollah avant la démission du Premier ministre libanais depuis Riyad.
« Le Hezbollah a consolidé sa condition en tant que force régionale dans la région, en investissant ses forces militaires en dehors du Liban », a écrit le journal américain, rapporte l’agence russe Sputnik, dans son édition arabophone.
Ce dernier admet que l’Arabie saoudite a fait pression sur le Liban et le Hezbollah en convoquant M. Hariri et en le contraignant à démissionner, tout en le prenant en otage, afin de pousser le Hezbollah à sortir du gouvernement, après l’avoir renversé.
Mais ce qui s’est passé est tout à fait l’inverse des prévisions saoudiennes, considère le Washington Post.
« La manœuvre saoudienne a unifié tous les Libanais qui ont réclamé le retour de Hariri, dont le Hezbollah qui a beaucoup sympathisé avec le Premier ministre », juege-t-il.
« Les Saoudiens ont espéré que la démission de Hariri aurait l’effet d’un choc, de sorte que le Hezbollah et ses alliés quittent leurs portefeuilles ministériels et les postes-clés au pouvoir. Mais ceci n’a pas eu lieu… Le Hezbollah est devenu plus puissant après le déclenchement de la guerre syrienne. Il a de l’influence même au sein des institutions sécuritaires libanaises », a expliqué Raphaël Lefèvre du Carengie Middle East center, pour le quotidien américain.
Il a ajouté : « le parti a perdu des milliers de combattants, mais il en a recruté un certain nombre. Il a accumulé une expertise nouvelle qui l’a transformé en une petite armée. Il a maintenant une brigade d’artillerie et des unités spéciales qui coordonnent avec les forces russe et syrienne en Syrie et qui mènent des assauts complexes ».