Le front al-Nosra, branche d’Al-Qaïda en Syrie mène une campagne de purge au sein de ses rangs. D’importants émirs de cette milice wahhabite salafiste takfiriste qui s’est muée en Fatah al-Cham, puis s’est dissipée dans la coalition Hayat Tahrir al-Cham pour camoufler ses liens avec Al-Qaïda ont été arrêtés.
Parmi eux figurent de grosses têtes d’Al-Qaïda en Syrie. Des étrangers tous qui n’ont jamais rompu avec elle. Dont le représentant d’Al-Qaïda en Syrie, et l’un de ses théoriciens, le jordanien Sami Al-Aridi ; et le chef religieux Abou Jlaïbeb, (Ayyad al-Toubaci) également un jordanien qui avait été un proche de Zarkaoui et a combattu avec lui en Irak ; Abou Abel Karim l’égyptien, mais il a été libéré et jour le rôle de médiateur depuis.
Il y a aussi Abou Hammam al-Askari , Abou Islam al-Deiri, Cheikh Abou Abdel Karim al-Khorasani . Ils s’étaient rendus chez le numéro un du Nosra, Abou Mahamad al-Joulani pour s’enquérir sur la campagne d’arrestations.
Sept chefs militaires chargés des camps et de la formation des combattants et 11 chefs religieux sont désormais derrière les barreaux.
La campagne a été entamée à l’improviste, indique la télévision libanaise al-Mayadeen TV, selon laquelle des patrouilles armées jusqu’aux dents ont perquisitionné les maisons et les sièges de dirigeants du front al-Nosra appartenant à différentes nationalités arabes et étrangères, et les ont emmenés vers une destination inconnue.
Cette campagne s’est faite à la demande de la Turquie, précise al-Manar, car les dirigeants arrêtés ont refusé la présence turque dans la province d’Idleb, dont le front al-Nosra contrôle la majeure partie.
Des sources révèlent que des accrochages intermittents ont éclaté entre les gardiens de ces personnalités et les miliciens venus les capturer.
Ils ont été invités à choisir entre le fait de se soumettre au diktat turc et de rentrer dans leurs pays.
Selon le chroniqueur d’al-Manar, Joulani estime que sa profondeur sécuritaire réside dans la continuité de la sécurité nationale turque, car elle est plus proche géographiquement. Et non l’Afghanistan. Son principal défi actuel est de montrer qu’Al-Qaïda ne se trouve pas à Idleb.
Or, rapporte des activistes sur place, les bannières d’Al-Qaïda ont fait de nouveau leur apparition dans la province d’Idleb, dont Sarmine, Jabal Al-Zawiyah, …
De nombreux chefs de Hayat Tahrir al-Cham ont haussé la voix, désavouant la politique pro turque suivie par Joulani et 50 chefs militaires étrangers qui ont menacé de quitter les rangs si les dirigeants arrêtés ne sont pas relâchés.
Selon le chroniqueur d’al-Manar, ces dirigeants s’étaient offusqués une première fois lors de la deuxième mutation du front al-Nosra, lorsque baptisé Fatah al-Cham, il a formé la coalition Hayat Tahrir al-Cham, à laquelle se sont joints le mouvement Noureddine al-Zenki, des milices de l’Armée syrienne libre et Jound al-Aqsa.
Selon un ancien chef de sécurité du front al-Nosra, Abou Khadija al-Mouhajer, Joulani mène une manœuvre destinée à limiter son désaccord avec les responsables jordaniens et à garder « le cheveu de Mouaawiyat » avec les autres miliciens immigrés, c’est-à-dire à garder le minimum de liens avec eux, pour les diviser.
ALors que pour ces chefs, Joulani est allé beaucoup trop loin dans la séparation avec Al-Qaïda. Le bras de fer n’en est qu’à ses débuts.
Source: Divers