Le gouvernement italien a débloqué ce jeudi 40 millions d’euros pour la zone touchée par les secousses mercredi soir dans le centre du pays et décidé d’y élargir l’état d’urgence proclamé en août dans la région frappée par le précédent séisme.
Le gouvernement a en outre promis, comme après le séisme d’août, que tous les bâtiments endommagés ou détruits seraient reconstruits, tout en invitant les sinistrés à accepter dans l’immédiat des hébergements provisoires à distance.
L’état d’urgence, annoncé après une réunion du conseil des ministres en fin de matinée, permet d’accélérer la prise de décisions sur l’assistance aux populations en sautant des étapes bureaucratiques.
« Nous reconstruirons tout, à 100%, c’est l’engagement du gouvernement », a martelé Vasco Errani, commissaire à la reconstruction nommé après le séisme d’Amatrice en août et chargé également des dégâts de celui de mercredi.
Mais dans un premier temps, « il faut résoudre la situation des personnes ici. Notre objectif aujourd’hui est de porter pleinement assistance aux personnes », a-t-il insisté.
Le chef de la protection civile, Fabrizio Curcio, a expliqué qu’il n’était pas possible de faire dormir les gens sous les tentes dans cette région de moyenne montagne où les nuits peuvent être très froides.
Faute de structures adéquates au sein de ces villages relativement isolés, il faut envisager l’hébergement dans des hôtels sur la côte adriatique, à environ 80 km de Visso, le village proche de l’épicentre des deux secousses de mercredi soir.
« Je ne pense pas qu’il y ait d’alternative. Et il ne faut pas que les gens restent dans les voitures », a-t-il insisté.
Les autorités réfléchissent à des systèmes de navettes pour permettre aux sinistrés de revenir régulièrement chez eux et surtout de surveillance pour rassurer ceux qui redoutent que les traditionnels « chacals » viennent piller les maisons vides.
Séisme mercredi soir
La nuit a été marquée par une série de fortes répliques après les deux secousses de 5,5 et 6,1 mercredi soir dans le centre de l’Italie, mais les secours ne déploraient dans l’immédiat que des blessés légers et d’importants dégâts matériels.
Dans la nuit et sous la pluie, la protection civile a pris en charge des centaines de personnes chassées de chez elles par le séisme, même si beaucoup d’autres ont préféré rester dans leurs voitures, paniquées par les secousses allant jusqu’à 4,6 qui se sont succédé. « Les dégâts sont importants, mais pour l’instant aucune opération de recherche et de secours n’est engagée sur les écroulements », a précisé la protection civile dans un communiqué.
Alors que la pluie avait cessé au petit matin, les secouristes attendant la lumière du jour pour commencer à évaluer l’état des habitations et des nombreux bâtiments historiques de ces villages souvent touristiques.
Par mesure de précaution, les écoles de la région étaient fermées jeudi. Une cinquantaine de patients de plusieurs hôpitaux ont été évacués, de même qu’une résidence universitaire ou encore une maison de retraite. Les détenus de Camerino, dont plusieurs ont été légèrement blessés ou choqués ont été transférés dans la grande prison de Rebbibia à Rome.
Le centre historique de Visso, près de l’épicentre, était totalement fermé par des barrières et les forces de l’ordre conseillaient aux journalistes de pas s’approcher des bâtiments, dont plusieurs étaient éventrés.
« Non, ne rentrez pas chez vous, c’est dangereux », a lancé un pompier à un vieil homme seul qui tentait de regagner sa maison au milieu de la nuit.
Selon l’institut américain Geological Survey, la première secousse, de magnitude 5,5, a été enregistrée à 19h10 (17h10 GMT) près de Castel Sant’Angelo sul Nera, dans les Marches, et la deuxième, de 6,1, deux heures plus tard, à une dizaine de kilomètres plus au nord.
Les deux secousses ont été ressenties dans une grande partie de l’Italie et ont provoqué la panique jusqu’à Rome, où de nombreuses personnes sont sorties dans les rues.
Paradoxalement, la première secousse a peut-être sauvé de nombreuses vies en poussant les habitants hors de leurs maisons avant la deuxième, plus destructrice.
Source: AFP