La Turquie ne peut pas être condamnée par des « tribunaux virtuels » aux Etats-Unis, a estimé samedi le président turc M. Erdogan à propos du procès à New York, lors duquel il a été impliqué, dans une affaire de contournement de l’embargo américain contre l’Iran.
« Mon pays ne pourra jamais être condamné par des tribunaux virtuels, mis en place par des crapules de FETO », l’acronyme utilisé par Ankara pour désigner le réseau dirigé par Fethullah Gülen, a déclaré Recep Tayyip Erdogan lors d’un discours télévisé prononcé à Kars (nord-est de la Turquie), rapporte l’AFP.
Les autorités turques accusent M. Gülen, installé aux Etats-Unis depuis la fin des années 1990, d’avoir fomenté le putsch manqué de juillet 2016, ce que l’intéressé dément.
« Certains essaient de juger mon pays avec leurs tribunaux factices. Ne vous embêtez pas », a ajouté le chef de l’Etat turc.
Le procès dont il est question se tient actuellement à New York : il juge un dirigeant de la banque publique turque Halkbank, Mehmet Hakan Atilla, accusé d’avoir aidé Téhéran à contourner les sanctions américaines contre l’Iran.
Arrêté à Miami en mars 2016, le magnat de l’or turco-iranien Reza Zarrab est un témoin clé de ce procès et a, au deuxième jour de sa déposition jeudi, déclaré qu’en octobre 2012 M. Erdogan, alors Premier ministre, avait donné des « instructions » pour que deux autres banques turques puissent elles aussi participer au stratagème dont Halkbank était la plaque tournante pour contourner les sanctions contre l’Iran.
Ankara estime que ce procès est « politique » et n’a plus rien de « légal ».
« L’objectif est de coincer la Turquie (…) C’est de mettre en difficulté l’économie turque », a déclaré vendredi le Premier ministre truc Binali Yildirim, appelant M. Zarrab à « revenir sur son erreur ».
« FETO a infiltré les missions américaines en Turquie, la justice américaine, le congrès, (…) FETO a infiltré toutes les institutions (américaines) par tous les moyens, légaux et illégaux », a déclaré samedi le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu, lors d’un discours télévisé à Antalya.
Le procureur d’Istanbul a par ailleurs déclaré vendredi que les avoirs de Reza Zarrab et de sa famille seraient confisqués dans le cadre d’une enquête pour « espionnage » pour le compte d’un Etat étranger, selon l’agence étatique Anadolu.
Source: AFP