Le gouvernement britannique a annoncé lundi la suspension d’une aide destinée au développement d’une force de police en zone rebelle en Syrie.
La raison donnée à cette décision est la présence d’informations faisant état de détournements de fonds et de financement de groupes extrémistes.
Selon l’AFP, l’affaire concerne le programme Access to Justice and Community Security Project (Ajacs) dirigé par un prestataire privé, Adam Smith International, et qui vise à soutenir la police syrienne libre (FSP).
Mais selon l’émission Panorama (BBC), cette police se livre à des exécutions sommaires, et se voit parfois forcée de remettre des sommes en liquide au groupe armée extrémiste Noureddine al-Zenki.
Ce dernier combat au côté de la branche d’Al-Qaïda en Syrie, le front al-Nosra rebaptisé front Fatah al-Cham et combattant depuis la libération de la ville d’Alep dans le cadre de la coalition du Hayat Tahrir al-Cham.
Panorama affirme également que des policiers sont directement nommés par le Front al-Nosra, ou encore que des fonds sont détournés via la présence de personnes mortes ou fictives figurant sur les fiches de paie.
« Le ministère des Affaires étrangères a suspendu ce programme pendant que nous enquêtons sur ces allégations », a déclaré lundi un porte-parole de la diplomatie britannique, alors que le ministre des Affaires étrangères britannique, Boris Johnson, avait récemment annoncé une enveloppe supplémentaire de 4 million de livres (4,6 millions d’euros) pour la FSP.
« Nous prenons très au sérieux toute accusation de coopération avec des groupes terroristes et de violation des droits de l’homme », a ajouté le porte-parole, soulignant toutefois que « dans un environnement aussi difficile, aucune activité n’était sans risque ».
Adam Smith International a de son côté « fermement réfuté » les informations de Panorama.
« Nous avons géré efficacement l’argent des contribuables pour lutter contre le terrorisme, assurer la sécurité des communautés syriennes et atténuer les risques considérables liés aux opérations dans une zone de guerre », a déclaré un porte-parole de l’organisation.
Source: Avec AFP