Le Conseil de coopération du Golfe (CCG), dont le sommet annuel s’ouvre mardi au Koweït alors qu’il traverse sa plus grave crise interne, regroupe des monarchies pétrolières sunnites contrôlant le tiers des réserves mondiales de brut.
Cette union politique et économique comprend l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Koweït, le Qatar et Oman. Dominé par Ryad, le CCG se veut constituer un contrepoids régional à Téhéran.
Le sommet intervient six mois après le début d’une grave crise diplomatique opposant le Qatar à Ryad et ses alliés. Le 5 juin, l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats et l’Egypte ont en effet rompu leurs relations diplomatiques avec Doha, l’accusant de soutenir des mouvements extrémistes et de ne pas prendre assez de distance avec l’Iran. Le Koweït et Oman se sont tenus à l’écart du boycott du Qatar.
Naissance en 1981
Le CCG a vu le jour en mai 1981 en pleine guerre entre l’Irak et l’Iran, et deux ans après le triomphe de la révolution islamique à Téhéran.
Les pays du CCG comptent quelque 50 millions d’habitants, dont la moitié sont des étrangers.
Sur le plan politique, seuls deux pays disposent de Parlements élus: le Koweït et Bahreïn. Les partis politiques sont bannis dans les six monarchies.
Le CCG dispose d’une force militaire commune, le « Bouclier de la péninsule », qui avait toutefois été incapable de prévenir l’invasion du Koweït par l’Irak en 1990.
Après la libération du Koweït en 1991 par une coalition conduite par Washington, les Etats du CCG ont signé individuellement des accords de défense notamment avec les Etats-Unis qui, selon le Pentagone, comptent 35.000 militaires dans le Golfe.
Des troupes du « Bouclier de la Péninsule » se sont déployées en mars 2011 à Bahreïn pour protéger les installations vitales de ce pays en proie à un mouvement de contestation dirigé par des chiites, majoritaires dans ce petit royaume.
Le CCG a approuvé une union douanière, un marché commun, une monnaie unique et une banque centrale unique, mais la plupart de ces décisions n’ont jamais été suivies d’effet.
Il a instauré la liberté de circulation des citoyens et des capitaux, mais des restrictions demeurent sur des centaines d’activités économiques.
Dépendance au pétrole
Les économies des membres sont lourdement dépendantes du pétrole, dont les Etats tirent environ 90% de leurs revenus.
Les six pays, dont quatre sont membres de l’Opep, pompent actuellement 17 millions de barils par jour, soit environ 18% de la production mondiale.
Pour pallier à la baisse de leurs recettes pétrolières consécutive à l’effondrement des cours du brut, réduits de moitié depuis la mi-2014, certains Etats du CCG ont prévu d’appliquer à partir de 2018 une TVA de 5%.
L’Arabie saoudite et les Emirats, qui représentent 75% de l’économie du CCG (qui pèse quelque 1.400 milliards de dollars) et abritent 80% de sa population, ont déjà adopté plusieurs mesures d’austérité.
Le revenu moyen par tête d’habitant dans les six membres du CCG est d’environ 27.400 dollars.
Les avoirs placés à l’étranger par ces pays sont estimés à 2.400 milliards de dollars.
Source: Avec AFP