La décision agressive du président Donald Trump de reconnaître Jérusalem AlQuds comme capitale d' »Israël » continue à faire couler de l’encre.
Jeudi, un cadre du parti palestinien Fatah a affirmé jeudi que le vice-président américain Mike Pence n’était « pas le bienvenu en Palestine », rapporte l’AFP.
Une visite de M. Pence en « Israël » et dans les territoires palestiniens est prévue durant la deuxième moitié de décembre.
« Le vice-président américain n’est pas le bienvenu en Palestine », a affirmé à l’AFP Jibril Rajoub. « Le président Abbas ne l’accueillera pas à cause de l’annonce (du président Trump) ».
« Mais comment puis-je m’asseoir en face de ces gens s’ils m’imposent l’avenir d’AlQuds comme capitale d’Israël? », s’est de son côté demandé le négociateur en chef palestinien, Saëb Erakat.
La Maison Blanche a quant à elle estimé jeudi qu’une éventuelle annulation de la rencontre entre Mike Pence et M. Abbas serait « contre-productive ».
La visite du vice-président américain qui doit aussi se rendre en Egypte prend un relief particulier après l’annonce de M. Trump qui a provoqué l’ire des Palestiniens, des populations de la région et une large condamnation internationale.
Pour M. Abbas, Washington ne peut plus jouer son rôle historique de médiateur de paix avec les Israéliens après les déclarations de M. Trump. « Par ces décisions déplorables, les Etats-Unis sapent délibérément tous les efforts de paix », a-t-il réagi mercredi.
Le Fatah appelle à une résistance armée
Le Fatah a en outre proclamé dans un communiqué la reprise de la résistance armée contre les forces d’occupation israéliennes, rapporte la chaîne Al-Manar.
La branche militaire du Fatah a effectivement mis en état d’alerte ses forces militaires, tout en appelant l’Autorité autonome et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) à ne pas reconnaître Israël en tant qu’État indépendant, indique la chaine iranienne PressTV.
Le Fatah demande à l’OLP, la Ligue arabe et l’Organisation de coopération islamique (OCI) de reconnaître AlQuds comme capitale de la Palestine et d’expulser des territoires palestiniens les diplomates américains et israéliens.
Il a également appelé toutes les forces militaires sous son contrôle et la Résistance palestinienne (Hamas) à procéder à un combat armé contre l’ennemi israélien.
Colère et protestations
Les regards se tourneront ce vendredi sur la mosquée d’AlAqsa à l’est de Jérusalem AlQuds occupée, lieu saint autour duquel des troubles éclatent souvent dans les périodes de tensions, après des heurts entre Palestiniens et soldats de l’occupation à Gaza et en Cisjordanie occupée où des renforts de l’armée d’occupation sont prévus.
Plus d’une vingtaine de Palestiniens ont été blessés par des balles en caoutchouc ou réelles lors de heurts avec l’armée d’occupation.
Une grève générale a été largement suivie jeudi en Cisjordanie et à l’est d’AlQuds, considérée par la communauté internationale comme occupée.
Des Palestiniens, qui ont appelé mercredi à « trois jours de rage », ont aussi brûlé jeudi le portrait du président américain pour protester contre la décision unilatérale et potentiellement explosive du président américain mercredi de reconnaître AlQuds comme la capitale d’Israël et d’y transférer à terme l’ambassade des Etats-Unis.
Des manifestations sont également prévues ailleurs dans le monde musulman, notamment à Istanbul et en Malaisie, au lendemain de celles qui ont eu lieu du Pakistan à la Turquie en passant par la Tunisie et la Jordanie où plusieurs centaines de manifestants ont scandé « Mort à Israël » et brûlé des portraits de Donald Trump.
Et la vague de protestation entend se poursuivre: le secrétaire général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, a appelé à « une manifestation populaire massive » lundi à Beyrouth contre l' »agression américaine ».
‘Nouvelle intifada’
Le Hamas qui contrôle la bande de Gaza a appelé à une « nouvelle intifada ». L’artillerie de l’occupation a pilonné à deux reprises, ce vendredi, un poste de contrôle des forces de la Résistance à l’est du camp des réfugiés palestiniens de Maghazi situé au centre de la bande de Gaza.
Les forces d’occupation prétendent avoir frappé ces deux localités en riposte aux tirs de trois roquettes depuis Gaza vers le sud de la Palestine occupée. L’une d’elles aurait frappé le sud de la Palestine occupée alors que les deux autres auraient explosé avant d’atteindre leurs cibles, selon la version de l’occupation.
L’agression de Donald Trump, qui a suscité la réprobation dans le monde entier, sera vendredi au coeur d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU.
La cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, s’est alarmée d’un retour « à des temps encore plus sombres » alors que la Russie s’est dite « très inquiète ».
La chancelière allemande Angela Merkel a « désapprouvé » la décision américaine, qui plonge la région « dans un cercle de feu » selon le président turc Recep Tayyip Erdogan qui s’emploie à mobiliser le monde musulman.
Le grand allié saoudien des Etats-Unis a parlé d’acte « irresponsable » tandis que le président palestinien Mahmoud Abbas et le roi Abdallah de Jordanie, lors d’une rencontre à Amman, ont affirmé que toute mesure modifiant le statu quo sur Jérusalem était « invalide ».
Source: Médias