Le détachement militaire russe en Syrie continue de participer à des opérations actives dans ce pays. Dans le contexte actuel, un nouvel ennemi de Moscou, de Damas et de leurs alliés semble faire son apparition: la Nouvelle armée syrienne (NAS) formée à partir de groupes disparates de combattants soutenus par les renseignements américains.
Selon les médias et le Centre russe pour la réconciliation des belligérants en Syrie, les principales unités de la NAS — près de 1.700 combattants de l’opposition modérée — se sont installées près de la base américaine d’al-Tanf au sud de la province de Homs près de la frontière jordanienne, où près de 600 instructeurs américains les préparent au combat, écrit lundi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
En mai 2015, alors que les troupes de la NAS commençaient seulement à être créées avec des déserteurs de l’armée syrienne, des combattants de l’opposition modérée et des djihadistes radicaux, leurs cibles étaient les terroristes de Daech et le régime du Président syrien Bachar al-Assad. Durant toute son existence, d’après le quotidien, la NAS n’a organisé aucune opération sérieuse contre Daech. En revanche, elle a activement aidé la coalition internationale menée par les USA à s’emparer de nouveaux territoires dans la vallée de l’Euphrate, et des artères de transport qui mènent d’Irak en Syrie près d’Abou Kamal.
Mais, avec le soutien des USA, la NAS semble aujourd’hui avoir de nouveaux objectifs et missions. Le Centre russe pour la réconciliation des belligérants en Syrie a annoncé samedi, se référant à des réfugiés, qu’hormis la base d’al-Tanf la formation de la NAS avait également été organisée dans la province de Hassaké dans un camp d’entraînement spécial sous la «direction d’instructeurs américains des forces spéciales». Ce site du Pentagone se trouve près d’un camp de réfugiés «à 20 km au nord-est de la ville d’al-Chaddadeh dans la province de Hassaké». Selon le centre, il accueille près de 750 terroristes dont 400 faisaient partie de Daech.
Ainsi, la NAS compte déjà plus de 2.000 combattants. C’est un nombre élevé étant donné que, premièrement, ils sont formés par les instructeurs des forces spéciales américaines et, deuxièmement, que son potentiel de recrutement est grand — jusqu’à 10.000 hommes parmi les combattants se trouvant dans des camps de réfugiés près des bases américaines à Homs et à Hassaké. Autour de ces camps de réfugiés, les Américains ont proclamé des zones d’exclusion aérienne et c’est manifestement la raison pour laquelle des «altercations» aériennes entre l’aviation russe et la coalition menée par les USA se produisent. Il est évident, résume le quotidien, que le Pentagone a l’intention de faire obstacle non seulement aux actions d’Assad, mais également aux unités et aux forces aériennes russes qui remplissent des missions à proximité des bases et des sites américains.
Les agissements américains en Syrie indiquent que leur principal objectif est de s’emparer et de renforcer le nouveau pouvoir syrien incarné par la NAS sur les territoires actuellement contrôlés par les unités syriennes et kurdes dont une partie est passée sous le commandement de la Russie et a fait allégeance à Damas — immédiatement après cela, le chef du Pentagone James Mattis a annoncé la suspension de la fourniture d’armes aux Kurdes. De toute évidence, le commandement américain cherche actuellement à repousser les Kurdes hors des territoires riches en hydrocarbures qu’ils contrôlent. Le nouveau camp d’entraînement installé par les Américains pour la NAS dans la province de Hassaké répond on ne peut mieux à cette tâche, conclut Nezavissimaïa gazeta.
Source: Sputnik