Les divergences entre Amman et Riyad ne cessent d’aller croissant. Le président du Parlement jordanien, Atef al-Tarawneh en est désormais à appeler le royaume hachémite à penser à « diversifier ses alliances », à renouer avec la Syrie et l’Iran, sans pour autant « mettre en danger ses relations avec les pays du golfe Persique ».
Outre le Yémen où la Jordanie a perdu deux de ses F-16 sans être remboursée par Riyad, la question d’AlQods envenime profondément les relations Riyad-Amman. Le soutien latent des Saoudiens à la reconnaissance américaine d’AlQods comme capitale d’Israël a provoqué colère et inquiétude en Jordanie, dont une grande partie de la population est d’origine palestinienne. Amman a d’ailleurs très fermement condamné la décision de Trump de judaïser « AlQods » et fait partie des pays qui ont voté en faveur de la résolution anti-américaine adoptée à une large majorité jeudi à l’ONU.
« C’est une chose importante que d’élargir nos alliances et de diversifier nos options sans que cet élargissement porte atteinte à nos liens stratégiques avec nos frères du Golfe (persique). La Jordanie devra être en alerte au sujet des menaces qui se poursuivent contre la Palestine et qui laissent beaucoup de pays indifférents, puisque ces derniers sont occupés par des problèmes domestiques. Car la crise en Palestine pourrait générer de nouvelles crises dans une région qui se trouve déjà sur des barils de poudre, a affirmé Tarawneh.
Le président du Parlement jordanien s’est récemment entretenu avec l’ambassadeur iranien en poste à Amman ainsi qu’avec le chargé d’affaires syrien en Jordanie. Les entretiens se sont axés essentiellement sur les coopérations bilatérales et la perspective de leur élargissement. Le responsable jordanien a tenu aussi à « féliciter l’armée syrienne pour ses victoires face aux terroristes ». L’Iranien et le Syrien ont par ailleurs réaffirmé leur soutien à la tutelle du roi Abdallah II de Jordanie sur les lieux saints de la ville d’AlQods. Cette tutelle a été violemment contestée par Riyad au cours de la dernière réunion de l’Union interparlementaire arabe. Cette tutelle est incluse dans l’accord de paix signé entre la Jordanie et le régime israélien.
Mais la Jordanie est-elle prête à rallier l’État syrien dans ses efforts pour retrouver sa pleine souveraineté ? Des experts se félicitent évidemment du rapprochement de la Jordanie avec la Syrie et l’Iran, mais affirment qu’Amman devra fermer les camps d’entraînement des terroristes près des frontières avec la Syrie pour prouver sa bonne foi. Pour le reste, le royaume a tout intérêt à rallier l’axe de la Résistance s’il ne veut pas voir une Intifada éclater sur son sol.
Source: Press TV