Les relations franco-iraniennes pourraient être gravement en danger à cause du groupe terroriste de l’OMK qui a élu domicile depuis des années en banlieue parisienne où il s’adonne, paisiblement et parfois avec le soutien des personnalités politiques françaises, à son loisir favori : projeter un renversement de régime en Iran.
On ne peut que rendre hommage à la clairvoyance du jeune président français pour avoir reconnu le rôle des va-t-en guerre américains dans l’émergence du terrorisme takfiriste qui au-delà du Moyen-Orient, a réussi à porter à plusieurs reprises atteinte à la sécurité nationale en France.
«Les guerres en Afghanistan et en Irak et les erreurs du passé sont à l’origine de l’apparition de Daech et d’al-Qaïda au Moyen-Orient », a estimé M. Macron, jeudi 4 janvier dans une critique à peine voilée à l’adresse de la Maison-Blanche dont les politiques bellicistes continuent à survivre sous la présidence-Trump et de la manière la plus grotesque qui soit.
Les Iraniens qui sont massivement descendus ce vendredi dans la rue pour la troisième journée consécutive afin de dénoncer les casseurs, les séditieux et tous ceux qui ont tenté pendant une semaine (du 28 décembre au 4 janvier) une « pré-syrisation » de l’Iran, savent aussi gré au président Macron de s’être distingué du couple Trump-Netanyahu, lui faisant grief pour son discours interventionniste sur l’Iran lequel discours ne pourrait que «conduire à la guerre ».
Seulement il y a un hic: ce groupuscule terroriste qui s’appelle les Mojahedin du peuple et qui opère depuis bientôt trente ans sur le sol français au vu et au su des autorités françaises est pour quelque chose dans les débordements sanglants qui ont marqué les manifs sociales en Iran. Mardi soir Rohani l’a redit encore à son homologue français, lors d’un contact téléphonique en lui demandant d’en interdire les activités. Car Rohani tout comme une majeure partie des 80 millions d’Iraniens ne comprend vraiment pas qu’un État démocratique, lui-même victime de Daech, ait choisi d’accueillir sur son sol une secte terroriste qui figurait jusqu’en 2008 sur la liste noire de l’Europe et qui, on ne sait par quel miracle en est sorti sain et sauf. Les Mojahedin du peuple appellent officiellement au renversement de l’État iranien via la lutte armée et n’hésitent pas à commettre des attentats à la bombe, des assassinats, le cas échéant, pour atteindre cet objectif. Tout au long de la semaine des manifs, cet groupuscule qui s’est déjà fait parler d’elle en France, par des cas d’auto-immolation de ses membres, apprenait par chaînes de Telegram interposées, comment fabriquer des bombes artisanales, des cocktails molotov, comment détourner des armes dans des casernes, pour s’en servir contre la population civile. On a même vu certains de leurs éléments qui s’étaient infiltrés dans les rangs des manifestants, singer bassement Daech à Doroud et lâcher un camion de pompier à l’assaut de la foule. Un adolescent de 13 ans et son père ont été écrasés.
Que M. Macron plaide pour la poursuite du dialogue avec l’Iran, c’est tout à son honneur mais qu’il ne demande surtout pas à l’Iran, encerclé qu’il est par des pays en lutte contre Daech, de jouer avec sa sécurité nationale quand la France, elle, a éternisé la loi d’urgence, au prix de restreindre les libertés civiques.
Quelques heures après l’entretien téléphonique Rohani-Macron, le ministre français des Affaires étrangères Yves Le Drian a annoncé avoir reporté sa visite en Iran, en attendant que « le calme y soit de retour »! Mais l’Iran est bien calme, même plus calme que la France qui vient de passer l’une de ses nuits de Saint Sylvestre les plus chaudes qui soit, avec quelques 1000 voitures incendiées.
Ce fut d’ailleurs au cours de cette même nuit que Macron s’est insurgé contre les casseurs qui avaient roué de coups deux policiers et a promis de les venger. Or au chapitre de la vengeance et des représailles, Rohani aura peut-être son mot à dire. La prochaine fois que les terroristes des Mojahedin du peuple appelleraient si éhontément à la guerre civile en Iran depuis leur base militaire à Paris, le président iranien pourrait imaginer une révision des contrats particulièrement juteux que son gouvernement a signés avec la France. La voiture et le pétrole compris. Après tout, le maintien de la présence des Mojahedin du peuple sur le sol français est considéré au mieux comme un acte de défiance au pire comme un acte de guerre.
Source: PressTV