Le porte-parole du ministère yéménite de la Défense, le général Charaf Loqman, a accusé l’Arabie de planifier pour bombarder la ville sainte de La Mecque et de prétendre que cette frappe a été menée par l’armée yéménites et les forces populaires d’Ansarullah. Il a dans ce contexte appelé devant le parlement yéménite à la vigilance face à une telle hypothèse, rapporte l’agence Khabar.
M.Loqman a de nouveau réitéré que « les tirs des forces yéménites visent uniquement les bases militaires saoudiennes ».
Il a expliqué que « le dernier missile yéménite Borkane 1 avait visé la base militaire d’Abdel Aziz à Jeddah, d’où décollent les avions de guerre saoudiens qui bombardent le Yémen ».
Et d’ajouter : « le régime saoudien a exploité d’une façon ingrate ce tir dans le but de mobiliser les musulmans contre le Yémen ». Les médias saoudiens ont dans ce contexte prétendu que le tir de missile a été lancé via une mosquée dans la région yéménite de Saada (nord).
Londres confirme: le missile yéménite visait l’aéroport de Jeddah
Parallèlement, le ministère britannique des Affaires étrangères a démenti les prétentions de l’Arabie selon lesquelles le missile yéménite, lancé jeudi soir par l’armée et Ansarullah, visait la ville sainte de La Mecque.
Dans un communiqué publié dimanche, le Foreign Office a appelé les ressortissants britanniques vivant en Arabie à ne pas voyager vers les régions frontalières entre l’Arabie et le Yémen. Il a conseillé les Britanniques de rester éloignés environ 80 km des frontières saoudo-yéménites.
Et d’ajouter : un missile de type Scud lancé depuis les territoires yéménites a visé le 27 octobre l’aéroport du roi Abdel Aziz à Jeddah. Le missile a été intercepté par les systèmes de défense aérienne saoudienne.
Position de la délégation nationale du plan de paix de l’ONU
Par ailleurs, au niveau politique les représentants de la délégation nationale (armée + Ansarullah) ont estimé dimanche que le nouveau plan de paix de l’ONU offrait un cadre de discussion mais comportait « des déséquilibres de fond » qu’ils veulent évoquer avec le médiateur de l’ONU, attendu dans les prochains jours à Sanaa.
La feuille de route, proposée par l’émissaire des Nations unies Ismaïl Ould Cheikh Ahmed pour mettre fin à 19 mois d’agression saoudienne contre le Yémen, « est une base pour de futures discussions qu’il va entamer (…) dans les prochains jours à Sanaa », écrit la délégation nationale dans un communiqué, cité par l’AFP.
La délégation a cependant ajouté que le document, dont elle a été saisie le 24 octobre, « comportait des déséquilibres de fond », citant notamment l’absence de référence à « un arrêt total de la guerre » et à « une levée du blocus » saoudien imposé contre le Yémen.
Samedi, le président démissionnaire Abed Rabbo Mansour Hadi a cependant rejeté en bloc le plan de paix en refusant, lors d’un entretien avec le médiateur de l’ONU à Ryad, d’en prendre une copie, selon une source présidentielle.
« C’est une feuille de route injuste car elle constitue une dérogation explicite à la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l’ONU », a dit dimanche Hadi qui est réfugié à Ryad.
La guerre saoudo-US contre le Yémen lancé en mars 2015 qui a généré une grave crise humanitaire, a fait près de 7.000 morts et déplacé au moins trois millions de Yéménites, selon l’Onu.
Ansarullah appelle à la mobilisation
Pour sa part, le porte-parole d’Ansarullah a appelé les forces de l’armée et les comités populaires d’Ansarullah à multiplier leurs efforts pour neutraliser l’offensive de l’Arabie saoudite.
Mohammed Abdessalam a réagi, dimanche 30 octobre, aux récents crimes du régime saoudien contre la population yéménite.
« Après 19 mois de destruction, il ne nous restait que le courage. Nous devons défendre audacieusement notre avenir face aux ennemis cruels qui ont facilement massacré une centaine de civils en une seule journée », a déclaré le porte-parole du mouvement Ansarullah, cité par PressTV.
Et d’ajouter : « J’espère que les forces de l’armée, les unités balistiques et les comités populaires multiplieront leurs efforts pour repousser les ennemis, en ayant recours à tous les moyens possibles et légaux. »
« 26 Yéménites ont été tués samedi par les frappes aériennes de l’aviation saoudienne contre Taëz, Maarib et Saada. Les avions de combat de l’Arabie saoudite ont pris pour cible dimanche le bureau de sécurité d’al-Hudaydah. 60 personnes ont été tuées et 40 autres blessées », a-t-il ajouté.
M.Abdessalam a souligné que les corps des victimes des frappes de dimanche restaient toujours sous les décombres et que les secouristes n’avaient pas pu les dégager, faute d’équipements.
Depuis samedi, l’Arabie saoudite a intensifié ses frappes aériennes contre la population civile et a tué une centaine de personnes en 24 heures.
Dans le même temps, toutes les solutions proposées pour mettre la fin à la guerre ont échoué en raison des atermoiements des responsables saoudiens.
Source: Divers