L’armée turque et des milices alliées parmi les insurgés syriens ont lancé samedi une offensive baptisée « Rameau d’olivier » contre la région d’Afrine, située dans le nord de la Syrie et contrôlée par une puissante milice kurde.
Qui sont ces rebelles syriens pro-turcs et quels sont leurs objectifs?
Les fronts
La région d’Afrine est située dans le nord-ouest de la province d’Alep. Elle est bordée par la Turquie à l’ouest et au nord, et par des régions contrôlées par des mercenaires syriens pro-Ankara au sud et à l’est.
A l’est d’Afrine, des rebelles sont postés le long d’une autoroute entre les villes d’Azaz et Marea, leurs deux bastions dans la région.
D’autres forces –notamment des miliciens de la province voisine d’Idleb– se sont déployées au sud de l’enclave.
Des centaines de rebelles ont par ailleurs progressé aux côtés des troupes d’Ankara depuis le territoire turc, où ils avaient été conduits en prévision de l’offensive.
Les forces
Le nombre de rebelles soutenus par la Turquie et engagés dans l’offensive est estimé à environ 25.000, selon Yasser Abdelrahim, membre du centre des opérations conjointes de cette opération.
Parmi eux figurent des factions ayant pris part en 2016 à une précédente offensive militaire turque en territoire syrien baptisée « Bouclier de l’Euphrate » contre la milice wahhabite takfiriste Daech (Etat islamique-EI) et les Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde considérée comme « terroriste » par Ankara.
Selon l’AFP, cette offensive avait rassemblé une poignée de groupes non-jihadistes soutenus à la fois par Ankara et Washington, comme les brigades Sultan Mourad ou Moutassem.
Ces forces combattent à nouveau côte à côte, dans la nouvelle offensive turque.
Des combattants de Jabha Chamiya et Faylaq al-Cham, deux coalitions rebelles actives dans le nord de la Syrie depuis 2014, prennent également part à l’offensive.
Plusieurs de ces groupes ont déjà par le passé connu des tensions avec les YPG, allant de menaces à des affrontements.
Le but de l’offensive
Les milices rebelles engagées dans l’opération turque disent être opposées au YPG et à sa branche politique, le Parti de l’union démocratique (PYD), les qualifiant de groupes « terroristes » et « séparatistes ».
« L’opération vise à libérer la zone de tout type de terrorisme et protéger les civils, arabes et kurdes », affirme Yasser Abdelrahim, également chef de Faylaq al-Cham.
« Nous n’attaquons pas pour atteindre la ville d’Afrine. Les bâtiments résidentiels ne sont pas notre objectif –(nous visons) uniquement les bases et les positions militaires des PYD et des YPG », assure-t-il.
Les rebelles accusent également les YPG de ne pas combattre les forces du régime syrien et d’oeuvrer à une division ethnique en déplaçant des populations arabes.
« Le but de l’offensive est, dans un premier temps, d’évincer les groupes séparatistes des villages arabes situés dans nos régions », assure Abou Meslem, un commandant de la coalition rebelle Jabha Chamiya.
Il insiste: l’opération « Rameau d’olivier » n’a pas pour objectif de chasser l’ensemble de la communauté kurde.
« Notre devoir est d’évincer les parties séparatistes et de ramener les familles déplacées qui ont vécu sous des tentes tout l’hiver », précise-t-il à l’AFP.
L’opération
Alors que l’offensive entre lundi dans son troisième jour, les mercenaires pro-turcs ont assuré avoir pris le contrôle de plusieurs villages et positions stratégiques sur des hauteurs dans la région d’Afrine.
Selon l’agence de presse étatique Anadolu, rebelles syriens et troupes turques ont avancé de 5 km à l’intérieur du territoire syrien.
La Turquie couvre l’opération depuis les airs en menant des frappes aériennes, et à l’artillerie contre des positions kurdes.
Source: Avec AFP